Un trait ténu - crayon de couleur ou stylo bille - à faire paraître toute autre lecture du monde épaisse, massive. A se demander si l'on ne passe pas à côté de l'infime, la lenteur et la discrétion, que seuls Kitty Crowther et de rares privilégiés seraient capables de goûter. Ses albums sont comme une entrée en délicatesse. À tourner les pages, les mains s'allègent, l'esprit se déleste. Pourtant. La naissance, la maternité, la différence, la solitude, le temps qui passe, Dieu et la mort sont parmi les invités de ses histoires.

Le « petit Nobel de littérature » 2020, ainsi que l'on surnomme souvent le prix Andersen, a été décerné mardi 4 mai 2020 à l'auteure américaine Jacqueline Woodson et à l'illustratrice suisse Albertine. Une jurée, Viviane Ezratty, membre de notre comité de rédaction, revient sur le travail collectif qui a présidé à cette sélection et entrouve pour nous la porte de la salle des débats.

"As mad as a hatter" dit-on chez Jane Austen, grande reporter au pays des coeurs et des émois... En effet, qui veut définir l'amour est un peu "fou comme un chapelier": fou tel cet artisan qui, pour travailler, doit faire le tour des têtes, avec tout ce qu'elles recèlent d'émotions. Complexe, l'amour est chez lui au pays des mots, des histoires et des témoignages. Il se dit bien - et depuis toujours - en littérature, qui comme tous les arts s'y entend en sublimation.

Après avoir obtenu le Goncourt en 2018 pour "Leurs enfants après eux", l'écrivain de 42 ans sort "La grande école", son premier album jeunesse. La sienne jusqu'après son adolescence, a été marquée par une prise de conscience aiguë des différences sociales. Il en a conservé une sensibilité aux injustices du destin qu'il met en scène dans ses livres comme sur Instagram et Facebook où il multiplie les prises de position. Une façon pour ce nancéen d'exorciser ses tiraillements intimes de transfuge de classe.

Par la plume et le pinceau, la création littéraire fait grand usage de la figure animalière. Mais aujourd'hui, l'oie n'a plus besoin de prendre garde à ses plumes ni la martre à ses poils: l'animal a reculé de notre vie quotidienne et devient un sujet politique fait de lutte pour la biodiversité et d'enjeux alimentaires. Comment la littérature jeunesse se débrouille-t-elle de ces problématiques? Entre intemporalité et antispécisme, un dossier pour accompagner des débats souvent vifs. Sommaire. Que de bestioles ! L'animal, d'hier à aujourd'hui. Symbolique de l'animal, regard d'une analyste.

Pour marquer l'anniversaire de la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, la BnF organise une exposition passionnante sur l'histoire de la censure appliquée au domaine éditorial des enfants et adolescents. Visite guidée en compagnie de sa commissaire, Marine Planche.

Le 7 octobre 2019 se tiendront à la Bibliothèque nationale de France les deuxièmes assises de la littérature jeunesse. Organisées par le Syndicat national de l'édition et le CNLJ, elles aborderont deux thèmes vitaux pour toutes nos professions : la vitalité éditoriale, le partage de la valeur. En attendant de vous y retrouver nous documentons ici ces deux thèmes. Le premier par un regard rétrospectif sur dix ans de production jeunesse mené par nos collègues du département du dépôt légal.

A 76 ans, la papesse de la littérature pour enfant, une Américaine follement amoureuse de la France, publie ses Mémoires, qui sont une ode au bonheur. Rencontre chez elle, sur les hauteurs de Nice.

Marie-Aude Murail sait comme personne toucher le cœur de ses lecteurs enfants et adolescents. Son ambition : les accompagner sur le chemin de leur vie, ce qu’elle réussit avec empathie, humour et une grande exigence littéraire.