Paul Verhoeven est un peu l'arbre monumental qui cache la forêt du cinéma néerlandais. Dont on ne sait au fond que peu de choses si l'on se contente de guetter les sorties en salle... Ce petit voyage (pour adresser un clin d'oeil à l'ami Tavernier) ne prétend évidemment pas à brosser un tableau panoramique des films imaginés par nos (presque) voisins. Mais peut-être, à travers quinze coups de projecteur, à laisser deviner les contours d'une cinématographie d'autant plus séduisante qu'elle reste un brin mystérieuse...

L'enthousiasme que, dans sa préface, Bertrand Tavernier, le plus informé de nos réalisateurs, manifeste pour le livre de l'historienne du cinéma Christine Leteux, on le comprend, on le partage, on désire le communiquer au plus large public possible. Telles sont la richesse et l'impartialité qui nourrissent cette étude de «Continental Films», dont le sous-titre, «Cinéma français sous contrôle allemand», cerne objectivement la nature documentaire.

La Quinzaine des réalisateurs a 50 ans. Enfin pas tout à fait. La Quinzaine est née en 1969, elle n'a donc que 49 ans. Mais l'édition 2018 marque bien son cinquantième. Enfin pas tout à fait. Car la Quinzaine n'a adopté cette appellation qu'à partir de 1970, la première sélection ayant été baptisée Cinéma en liberté. Mais reconnaissons que tout cela importe assez peu et que l'occasion était belle de souhaiter un joyeux anniversaire à la section parallèle, sans laquelle Cannes ne serait plus Cannes.

Avec la disparition de Jeanne Moreau, c'est de toute évidence l'une des comédiennes les plus emblématiques de notre cinéma qui s'en va. Il n'est qu'à regarder sa filmo pour mesurer à quel point elle a su à la fois se situer au coeur du cinéma le plus excitant du moment et de diversifier ses choix.

Dès les années 1950, "Positif" se faisait l'avocat du cinéma de genre, alors peu prisé, en arborant en couverture "Bas les masques" de Brooks ou "Du plomb pour l'inspecteur" de Quine et en s'enthousiasmant pour Aldrich et Mann. L'intérêt envers le film criminel ne s'est jamais démenti jusqu'à cet ensemble qui l'embrasse dans sa diversité géographique (États-Unis, France, Italie, Espagne, Allemagne, Inde), tout en se limitant aux films des cinquante dernières années. Sommaire. Le jeu n'est jamais fini, de quelques récents "Sherlock Holmes".

Les découvertes, ce fut le titre de gloire de Pierre Rissient, sourcier sans pareil, qui vient de nous quitter et qui, pendant plus d'un demi-siècle, a su explorer le passé et annoncer le futur en toute lucidité. Nous avons des liens étroits avec lui, compagnons de route dans la même défense d'auteurs encore inconnus. Bertrand Tavernier était le mieux à même de lui rendre hommage dans ce numéro.

Une exposition, un catalogue, un numéro spécial de revue, une série TV, et quelques autres ressorties et articles : la variété des médias sollicités autour de Chris Marker, cinq ans après sa mort, représente bien l'usage qu'il en fit lui-même, mêlant l'écrit et l'image, la presse et le cinéma, la télévision et la photographie, les ordinateurs, les lunettes-caméra, accumulant pour son usage personnel ou pour les transmettre une multitude d'images-objets.

Cinq ans après l'exposition "Planète Marker" au Centre Pompidou, l'exposition "Chris Marker" à la Cinémathèque française introduit le visiteur à l'oeuvre foisonnante d'un artiste inclassable et insaisissable, qui appartient pleinement à notre temps et qui continue d'en irriguer les incertitudes.