Ils travaillent pour Uber Eats, Deliveroo ou Foodora, circulent à vélo ou en scooter et, en 2018, sont le symbole de la plateformisation de l'économie : les livreurs indépendants font beaucoup parler d'eux. Non-salariés, ils sont pour la plupart auto-entrepreneurs et peuvent naviguer entre différentes entreprises, sans que celles-ci ne les embauchent jamais. C'est bien là tout le problème, puisque ces livreurs se retrouvent dans des situations précaires, alternant les employeurs pour des salaires loin d'être hauts et ne cotisant pas pour les accidents du travail.

Plus vite, toujours plus vite ! Les citadins ont vu partout fleurir les affiches des "quick commerces" vantant une livraison à domicile d'aliments ou de produits du quotidien, promis dans un premier temps en quinze, voire dix minutes. Si les acteurs de ce nouveau marché (Gorillas, Flink, Getir, Gopuff) ne mentionnent plus de durée, ils continuent de suggérer une arrivée express. Une offre "tout, tout de suite", qui peut paraître anachronique à une époque où la surconsommation est accusée de tous les maux.

Né aux Etats-Unis en 2013, Gopuff a été le pionnier du quick commerce. Très rapidement rentable, en huit ans et demi, il a levé 4 milliards de dollars et il est, en 2022, valorisé 15 mds de dollars. Il se déploie désormais en Europe (y compris en France) suite à l'acquisition du britannique Dija. Mais des acteurs locaux ont déjà pris leur marque sur ce territoire. Pour autant, le co-fondateur et PDG de Gopuff, Yakir Gola, est confiant dans sa capacité à rattraper son retard en Europe. Il compte capitaliser sur mon modèle économique éprouvé qui lui a donné la capacité d'investir. Des détails.

La pandémie a donné un nouveau coup d'accélérateur à l'inflation mondiale des colis. Retour sur trois siècles d'innovations pour comprendre le phénomène. Le décryptage historique se poursuit par l'article intitulé "Vélo, boulot, robot. L'enfer du dernier kilomètre".

La crise de Covid-19 a fait exploser l'e-commerce en France. Cinq millions de colis sont ainsi livrés chaque jour début 2021. La logistique mise en place pour les distribuer dans les villes, ajoutée à celle liée à l'approvisionnement des commerces, multiplie les nuisances sonores et polluantes. Pour améliorer leur image et participer à construire une logistique plus vertueuse, les transporteurs se tournent vers des moyens de transport plus propres, comme les véhicules électriques ou les vélos-cargos.

Fin 2021, sous l'initiative de la sénatrice Laure Darcos, le Parlement français a adopté une loi, la loi Darcos, pour instaurer un prix plancher sur les frais de port. Il s'agit notamment de protéger les libraires français qui ne peuvent pas rivaliser avec de gros acteurs comme Amazon, qui proposent des frais de port très bas, généralement à un centime.

En quelques années, le nombre de solutions proposant la livraison de courses alimentaires à domicile en moins de trente minutes a explosé. De nouveaux acteurs s'installent et animent à un marché qui n'existe quasiment pas encore en France. Mais le potentiel de développement est énorme, d'où les investissements colossaux. Le modèle le plus évident est celui des pure players maîtrisant une large offre. Mais d'autres modèles peuvent coexister. Le point. Quelques données chiffrées.

L'explosion de l'e-commerce continue d'impacter fortement la logistique urbaine en 2019. A Paris, 200 000 livraisons quotidiennes doivent par exemple être gérées, et ce chiffre pourrait être amené à augmenter, d'autant plus que les livraisons courtes (24 heures ou moins) sont de plus en plus privilégiées par les acheteurs. Cette augmentation des flux inquiète quant à la place grandissante que vont prendre les véhicules commerciaux et de livraison à l'avenir. Longtemps délaissée, la thématique du transport de marchandises en ville s'impose désormais aux élus et communes.

Plus qu'une simple machinerie permettant d'acheminer personnes, marchandises, énergie ou données, la logistique est devenue le coeur du réacteur du capitalisme contemporain, si ce n'est son essence même : un projet cybernétique total transformant le monde en flux à optimiser. Zéro stock, zéro stop : cette veille permanente a décuplé les échanges et a donné les clefs du pouvoir à de nouvelles multinationales géantes. Elle a aussi multiplié les infrastructures écocidaires, au prix de la destruction directe des écosystèmes.

"LSA" a visité les coulisses des "dark kitchens" de Deliveroo en France, l'un des principaux axes de développement du groupe dans l'Hexagone en dehors de la livraison de repas, son coeur d'activité. En plus, le géant britannique propose ses coursiers aux retailers et tisse des partenariats avec des industriels pour livrer directement chez le consommateur. Détails. Quelques données chiffrées.

On ne les a jamais autant vus pédaler dans les rues pour livrer à toute heure pizzas, sushis ou tacos. Exacerbée par la pandémie, cette cadence infernale a été imposée par Deliveroo, UberEats et consorts avec la baisse drastique du prix des courses. À Amiens, Antoine Hosin et ses associés ont créé BeeFast, leur propre plateforme, pour se libérer de ce joug. Ailleurs en France, des initiatives semblables fleurissent, laissant espérer des jours meilleurs aux forçats du bitume.

En ce début d'année, LSA fait le point sur l'e-commerce et les livraisons avec jean-Yves Gras, directeur général de Colissimo. L'e-commerce, qui a débuté son essor en 1995, fête en 2025 ses 30 ans. Quelques données chiffrées.