Ses découvertes révolutionnent l'agriculture et la santé. La Prix Nobel de Chimie 2020 confie au "Point" ses ambitions et son désarroi face à la bureaucratie. Elle espère un sursaut du monde de la recherche.

Le clonage ou les ciseaux moléculaires pourraient bien faire de ce doux rêve une réalité pour les chercheurs qui s'y consacrent depuis une décennie. Avec quelle finalité, et quels risques ? Kheira Bettayeb fait le point sur les recherches en cours.

La biologie moléculaire a ouvert ces dernières décennies des perspectives vertigineuses : il est désormais possible de modifier le patrimoine génétique d’un embryon. En le corrigeant pour son bien, expliquent certains chercheurs ; au risque d’alimenter un marché de l’humain sur mesure, rétorquent d’autres. Comment informer la population et fixer des limites à ces pratiques ?

Le séquençage du génome va être intégré en France dans le parcours de soins pour plusieurs maladies dont les cancers. Cette médecine personnalisée permettra de prévoir des traitements adaptés à chaque patient. Un changement majeur.

CRISPR permet de couper un gène avec une précision inégalée. Une nouvelle technique parvient même à modifier le code génétique sans altération. Les chercheurs en sont persuadés : la thérapie génique du futur sera fondée sur ces « scalpels biochimiques ».

Aujourd'hui, des scientifiques créent des porcs génétiquement modifiés pour résister à un virus, à l'origine d'une maladie respiratoire souvent mortelle... qui fait s'envoler le cours de la viande aux Etats-Unis. La prouesse, rendue possible par l'outil Crispr-Cas9, laisse songeur : une telle technologie serait-elle efficace contre le corona virus ? Cette piste de recherche est inutile et surtout très dangereuse, répondent les spécialistes.

Une longue floraison, un luxe de pétales, un parfum puissant, des épines... La rose, fleur des poètes et des amoureux, est un prodige dont les biologistes ont enfin réussi à décortiquer le génome, révélant le secret de ses origines : une suite de hasards génétiques que nous raconte Jean-Baptiste Veyrieras.

L'une des propositions phares de la révision de la loi de bioéthique, attendue pour cet été 2019 en France, concerne l'autorisation de manipuler génétiquement les embryons dans le cadre de la recherche scientifique. Le but : améliorer les méthodes de procréation médicalement assistée.