L'artiste plasticien franco-cambodgien avait 13 ans et demi quand Phnom Penh est tombé aux mains des Khmers rouges. Sa famille s'est réfugiée dans l'ambassade française, mais son père, cambodgien, a été expulsé. Vers la mort. Il nous livre son témoignage.

Le génocide a laissé des cicatrices profondes dans le tissu social et sur les plans économique et politique. Une partie de la jeunesse s'y intéresse mais veut se tourner vers l'avenir.

C’est l’une des personnalités cambodgiennes les plus connues en France. Rithy Panh était enfant lorsque les Khmers rouges ont pris le pouvoir à Phnom Penh, le 17 avril 1975, et instauré un régime de terreur jusqu’en janvier 1979. Rescapé, auteur d’une immense oeuvre cinématographique, il n’a eu de cesse d’ausculter le drame qui a frappé son pays. A peine quatre ans dans une histoire millénaire, mais qui ont durablement bouleversée le Cambodge, d’autant que les Khmers rouges ont voulu faire table rase du passé et ont conduit le quart de la population à la mort.

Le 17 avril 1975, après cinq ans de guerre civile, les Khmers rouges s’emparent de Phnom Penh. En quarante-huit heures, la capitale est vidée de ses habitants. Le Parti communiste du Kampuchéa, dirigé dans l’ombre par Pol Pot sous le nom d’« Angkar », impose des mesures radicales : collectivisation agraire forcée, abolition de la monnaie, fermeture des écoles, tribunaux, hôpitaux, interdiction des pratiques religieuses et culturelles, séparation des familles. Génocide ou crimes de masse ? Les Khmers rouges sont responsables de la mort d’environ 2 millions de Cambodgiens.