Rithy Panh part sur les traces de ses parents assassinés par les Khmers rouges, à la recherche de leurs corps et de leurs âmes. Un livre aussi essentiel que ses films, coécrit avec Christophe Bataille.

1978, Elisabeth Becker traverse l'absurde puis l'horreur lors d'un voyage de presse organisé par les Khmers rouges... Rithy Panh, survivant du génocide cambodgien, a puisé dans ce récit la matière de son dernier film. Ils étaient réunis à Cannes.

C'est en octobre 1994 que "L'Avant-Scène Cinéma" a commencé à s'intéresser à Rithy Panh, consacrant un numéro à son premier film, "Les Gens de la rizière". Depuis lors, de l'eau a coulé sous les ponts et inondé les rizières Et Rithy Panh a constitué une oeuvre magistrale, consacrée pour une bonne part à la dictature khmer rouge. Qui l'a laissé orphelin et dont il n'a pas encore fait le tour, posant naturellement la question du pourquoi devant une telle folie. Présenté à Cannes, son dernier film, "Rendez-vous avec Pol Pot" creuse évidemment le même sillon.

Retour à la fiction pour Rithy Panh sur la terre traumatique du réalisateur, le Cambodge, avec "Rendez-vous avec Pol Pot"

C’est l’une des personnalités cambodgiennes les plus connues en France. Rithy Panh était enfant lorsque les Khmers rouges ont pris le pouvoir à Phnom Penh, le 17 avril 1975, et instauré un régime de terreur jusqu’en janvier 1979. Rescapé, auteur d’une immense oeuvre cinématographique, il n’a eu de cesse d’ausculter le drame qui a frappé son pays. A peine quatre ans dans une histoire millénaire, mais qui ont durablement bouleversée le Cambodge, d’autant que les Khmers rouges ont voulu faire table rase du passé et ont conduit le quart de la population à la mort.