Gaullien dans la posture mais surveilant les moindres détails : le nouveau président ne tient pas vraiment sa promesse. Qu'importe : l'hôte de Matignon semble ravi de cette "cohabitation filiale"... et exclusive. Jusqu'à quand ?

Et si la trahison d'Edouard Balladur l'avait aidé à être lui-même en le débarrassant d'un chambellan aux idées trop classiques et en le forçant à reconsidérer son diagnostic sur l'état de la France ?....

Un président qui limite ses pouvoirs, un Premier ministre de plein exercice, des cabinets ministériels réduits, un train de vie ascétique de l'Etat : si Chirac tient parole, il pourrait regretter les fastes de la mairie de Paris.

Embrassons-nous, Folleville ! L'esprit de Bagatelle prévaut désormais sur celui de Chamonix. Mais quelle semaine ! C'est peu dire que la droite a frôlé le pire... Quatre jours d'une guerre secrète entre les vainqueurs et les vaincus du premier tour, qui compteront dans l'histoire de l'actuelle majorité. Récit.

Chaque fois, c'est la même chose : les scores de Chirac déçoivent ses partisans. Rien n'y fait : il n'inspire toujours pas confiance aux électeurs. Même à droite...

Chirac travesti en champion du changement, c'est bien sûr l'illusion majeure. Mais il existe d'autres tentations qui risquent, le 23 avril, de compromettre les chances du candidat socialiste.

Chirac et Balladur échangeaient, il y a peu, des cadeaux d'anniversaire. désormais, ils n'échangent que des gnons. Reportage sportif sur cette partie de catch où tous les coups sont permis.

Sur le plateau de Xaintrie, on aperçoit la chaîne des puys couverts de neige. Ils se dressent comme des présidents de la République taillés dans la lave. A l'ouest, le puy de Sancy. C'est Pompidou. Au nord, le puy de Dôme. C'est Giscard. Deux statues du Commandeur qui empêchent Chirac de dormir.

Tout désormais dans la majorité est prétexte à conflit. Le summum a été atteint avec la "guerre des ambassades". Récit d'un mauvais feuilleton qui a opposé les membres de l'ex-garde rapprochée du maire de Paris.

Pour ses proches, il n'y a aucun doute : si Chirac a changé, c'est parce qu'il est enfin lui-même. Balladur était son mentor ; Séguin l'a remplacé. Ce qui ne fait pas pour autant du maire de Paris un homme de gauche...

Son livre a pour titre : "La France pour tous". Il vient de paraître, à quelques jours de la déclaration officielle de candidature de son rival, Edouard Balladur. Les grands thèmes de la campagne d'un Chirac résolument réformiste, à la fois rassembleur et à la limite de la rupture avec l'électorat conservateur, y sont évoqués sans ambages...