Jacques Heers, qui vient de publier "Le Moyen âge, une imposture", lance une vigoureuse diatribe contre la vision du Moyen âge colportée depuis deux siècles environ par des historiens et des écrivains, et le mythe de la Renaissance qu'il récuse dans sa totalité.

"Moyen Age" : l'expression inventée par Pétrarque au XIVe siècle place d'emblée ces 1 000 ans dans un temps sombre, entre les splendeurs de la Rome antique et les feux de la Renaissance. Les historiens, et avec eux désormais les archéologues, ont néanmoins totalement revu cette image : point de château fort type, pas davantage de déclin urbain ou de monde immobile, mais plutôt des villages bien avant l'An Mil, des échanges incessants et une étonnante capacité d'innovation. Alors, quoi de neuf au Moyen Age ? Sommaire. Plus moderne qu'on ne croit. Le dynamisme des campagnes. A table !.

Selon l'image d'Epinal, Saint Louis rend la justice, sous un chêne, à Vincennes. Et c'est aussi hors de l'enceinte de Philippe Auguste, sur la route de Meaux, qu'il fait procéder au supplice des condamnés à mort. Une pratique qui perdurera jusqu'au XVIIe siècle

A une époque où il n'existait pas de diplôme d'architecte, la réalisation des grands édifices était confiée aux meilleurs appareilleurs ou charpentiers.

L'idée de Renaissance est aujourd'hui mise en accusation. La critique de l'européocentrisme conduit à voir la Renaissance comme une invention du XIXème siècle qui a servi à asseoir l'hégémonie européenne. D'autre part, certains historiens médiévistes comprennent cette époque comme une simple période au sein d'un long Moyen Âge qu'elle aurait contribué à déprécier.