Les travaillistes britanniques ont pris plus de vingt points d'avance dans les sondages et comptent sur le charisme de leur nouveau leader pour les mener à la victoire aux élections du printemps prochain, malgré le flou artistique qui entoure son programme.

Son charme et son audace réformatrice ont transformé le vieux Labour, laminé par quinze années d'échecs, en machine à gagner. Les dernières élections locales ont tourné à la déroute pour les conservateurs.

Avant de quitter le 10 Downing Street le 27 juin 2007, M. Antony Blair a tenu à s'afficher avec le nouveau président de la République française, M. Nicolas Sarkozy.

Le nouveau chef du Labour, avocat écossais, essaie de libérer son parti des syndicats et de le rapprocher des classes moyennes. Pour rallier le 10 Downing Street.

Sorti de la crise irakienne dans le camp des vainqueurs, le Premier ministre britannique, qui se voit volontiers en chef de file de la "jeune" Europe, fête en triomphateur son demi-siècle.

Au moment où la France cherche - dans la douleur - à réformer son Etat-providence, le Premier ministre britannique explique "la clé de voûte de sa politique".

L'affrontement entre le gouvernement britannique et la BBC, la controverse sur l'obligation de réserve des fonctionnaires et la liberté d'information ne peuvent dissimuler les véritables raisons : pourquoi Tony Blair a-t-il délibérément gonflé le danger irakien ? Se remettra-t-il de ce mensonge d'Etat ?

Contesté pour sa politique irakienne, critiqué pour sa réforme des services publics, le Premier ministre britannique a réussi, in extremis, à retourner la situation en sa faveur. Jusqu'à quand ?

Pour tenter de contenir l'influence des djihadistes sur le 1,6 million de sujets musulmans de Sa Majesté, le gouvernement travaillistes a choisi de s'appuyer sur les instances communautaires et de mobiliser prêcheurs et mosquées.

Usé par neuf années de gouvernement, affaibli par son engagement en Irak, ébranlé par une succession de scandales, contesté au sein de son propre parti, le Premier ministre britannique vient d'essuyer un cuisant revers lors des élections locales, où ses adversaires conservateurs ont receuilli 40% des suffrages.

Contesté par les siens, progressivement poussé vers la sortie, le Premier ministre britannique devrait d'ici à un an laisser les rênes à son rival Gordon Brown. A condition que ce dernier sorte enfin de son ambiguïté.