Politiste et éditorialiste, Ivan Krastev est le fondateur du Centre pour les politiques libérales de Sofia et membre de l’Institut des sciences humaines à Vienne. Il a publié en octobre 2017 un essai remarqué, "le Destin de l’Europe", dans lequel il revient notamment sur la fracture Est-Ouest, en particulier sur la question des migrations depuis le rejet par les pays du groupe de Visegrad, Hongrie et Pologne en tête, de la politique de répartition des demandeurs d’asile dans les pays membres de l’Union européenne.

L'hospitalité est devenue une valeur consensuelle. Au fond, quelque chose d'aussi moralement inattaquable, et donc peut-être d'aussi creux, que la Paix ou le Bien. Si l'éthique est hospitalité, comme disait Levinas, alors on ne peut s'y opposer qu'en s'expulsant par là-même de la sphère de l'éthique. Personne - ou presque - ne peut sérieusement se revendiquer comme inhospitalier. L'hostilité ouverte, dans le sens par exemple d'une xénophobie clairement assumée, n'est le fait que d'une minorité de radicaux, sinon de fanatiques.

Quand George Soros crée la première fondation Open society en 1979, il le fait explicitement comme un hommage à la pensée politique de Karl Popper, dont il a suivi les enseignements à la London School of Economies après la guerre. Alors devenu américain, mais d'origine hongroise, et juif, George Soros a échappé enfant aux persécutions nazies, puis à l'oppression communiste, avant de passer à l'Ouest en 1947.

Sur quoi se fondent les politiques migratoires ? La recherche en sciences humaines et sociales traite de la question migratoire d'abondance, mais en des termes qui étonnent si l'on compare ses préoccupations et ses résultats avec ce qui est au coeur du débat public en la matière. Pour les chercheurs, en effet, il s'agit de comprendre comment et pourquoi des personnes et des groupes quittent leur pays, s'engagent dans des processus parfois longs et complexes de mobilité, éventuellement au péril de leur vie.

Comment ne pas s'étonner de constater, dans le champ des migrations internationales et des réfugiés, que le savoir constitué depuis une quarantaine d'années par des universités prestigieuses, des instituts de recherche renommés, des auteurs connus et reconnus, des organisations internationales et des groupes d'experts a si peu d'effets sur la décision politique.

Ces dernières années, des centaines de milliers de femmes, majoritairement de l’Est, se sont ruées vers l’Allemagne pour travailler auprès d’une population aisée et vieillissante. Parmi elles, des Ukrainiennes, recrutées par des agences polonaises, qui travaillent souvent dans l’illégalité et dans des conditions difficiles.

Ils seraient des dizaines de milliers à vouloir quitter le territoire. Le site Duanchuanmei a rencontré un couple de Hongkongais, prêt à franchir le pas. Comment sont-ils parvenus à cette décision douloureuse ? Leur histoire , qui se confond avec celle du mouvement de contestation, raconte en creux la répression féroce des autorités de Pékin et la fin d’un rêve de démocratie. Le Royaume-Uni, désormais ouvertement en froid avec la Chine et qui a mis en place un système de visa pour les ressortissants de Hong Kong, pourrait devenir une terre d’accueil pour ces exilés. Sommaire.

Depuis la prise de fonctions du président Joe Biden, le nombre de migrants et de mineurs isolés qui tentent la traversée clandestine de la frontière sud des Etats-Unis ne cesse d’augmenter. Les autorités américaines les expulsent vers le Mexique, qui cherche lui aussi à refouler ces gens désespérés. Le "Los Angeles Times" les a suivis. Sommaire. Sur les rives du Rio Grande, les rêves se brisent. Le Mexique, gendarme des Etats-Unis.