La livraison de courses alimentaires accélère en 2021 en France. Les accords entre distributeurs et spécialistes de la livraison se multiplient, à l'image de ceux passés entre Carrefour et Deliveroo ou Casino et Uber Eats, afin de réduire le temps de livraison (30 minutes) et d'offrir des services toujours plus rapides aux clients. Mais ces géants du secteur sont déjà concurrencés sur cette problématique de l'ultrarapide par des start-up qui veulent aller encore plus vite et promettent une livraison en 15 minutes.

Le "mieux manger" est devenu une priorité pour de nombreux Français en 2021. 77 % d'entre eux s'informent sur leur alimentation. Mais derrière cette volonté de consommer des produits sains et naturels se cachent de multiples problématiques en matière d'information du consommateur, de lien à créer avec les marques et distributeurs, de labels plus ou moins légitimes... La question est vaste et complexe.

A l'heure des nouvelles tendances de consommation alimentaire, les grandes surfaces comptent sur les PME pour proposer des produits innovants. Souvent impliquées dans une démarche territoriale et plus à même d'adopter un caractère agile, elles constituent des partenaires de choix pour les distributeurs. Les TPE bénéficient d'une image similaire et sont également encouragées à explorer de nouvelles pistes.

Les produits de grande consommation habitués au classement des "champions de la croissance" retrouvent leur rang en 2021, après une année 2020 bousculée par le Covid-19 et les confinements. 22 nouvelles familles avaient alors fait leur entrée dans le Top 50 suivi par "LSA" et Iri, mais la plupart d'entre elles ont laissé leur place en 2021, suivant un retour de la consommation "à la normale".

Les spécialistes (comme Grand Frais) et les artisans du frais (c'est-à-dire les indépendants des métiers de bouche) ont, sans surprise, indéniablement bénéficié de la crise sanitaire en 2020, mais cette performance ne s'arrête pas là. Ces circuits, dits traditionnels, font encore mieux en 2021 en doublant presque leurs performances avec des ventes en hausse de 22,7% depuis le début de l'année (contre +13,3% en 2020) selon les enseignements du baromètre exclusif établi par Iri pour LSA. A l'inverse, les grandes surfaces affichent des contre-performances. Données chiffrées.

Après une hausse de 6% en 2020, le CA des produits de grande consommation et produits frais libre-service a baissé de 0,3% à 167,7 milliards d'euros en 2021. Une performance un peu inespérée suite à une année 2020 exceptionnelle. Ce bilan est dressé par NielsenIQ sur une base de 1 million de références PGC dans tous les circuits GMS (grandes et moyennes surfaces) confondus (hypermarchés, supermarchés, e-commerce, proximité et supermarché à dominante marques propres). Le budget alimentaire moyen des Français est de 3 659 euros, soit un niveau plus haut qu'en 2019.

Le cercle des catégories de produits de grande consommation dépassant le milliard d'euros de CA a accueilli deux nouveaux marchés en 2021 en France : les plats cuisinés frais et les poissons fumés et autres que le saumon. A l'inverse, les crèmes fraîches et UHT en sont sortie. Ces entrées et sorties symbolisent le passage d'une alimentation faite-maison au prêt-à-consommer, plus adapté au télétravail. Désormais, 26 marchés dépassent le milliard d'euros de CA.

La cuisine italienne a connu plusieurs années de croissance en France, mais pour la première fois elle marque le pas en grandes et moyennes surfaces (GMS) en 2022. En cause : la réouverture des restaurants après la pandémie, mais aussi l'effet de l'inflation et le désir de consommer local. Le marché français des produits italiens (hors liquides) a ainsi baissé de 2,6% à 1,6 milliard d'euros et de 3,9% à 810 millions d'unités vendues en cumul annuel mobile à mai 2022 (tous circuits, source : Iri). Les pâtes sont les premières touchées. La gastronomie italienne reste toutefois une valeur sûre.

La crise sanitaire, la guerre en Ukraine et l'inflation incitent les industriels à la prudence, mais certains acteurs de la grande consommation sont déterminés à poursuivre leur stratégie d'innovation, à l'image de ceux interviewés par LSA en juin 2022. Ils visent à offir le juste prix aux consommateurs et à répondre aux tendances phares de ces dernières années.

Les marques de cosmétiques, nouvelles venues et historiques, se tournent de plus en plus vers l'écoconception dans le contexte de la tendance pour les produits naturels. Accompagnées de leurs fournisseurs, elles repensent l'origine de leurs ingrédients. Un nouveau modèle d'approvisionnement se développe : celui des matières premières upcyclées (matières premières considérées comme des déchets et auxquelles sont apportées de la valeur ajoutée). Les industriels se tournent alors vers les déchets agricoles et les coproduits de l'industrie agroalimentaire. Des détails, avec des exemples.

Hier, les consommateurs traquaient les promos et les articles premier prix. Aujourd'hui, ils finissent tout simplement par renoncer à acheter certains produits. Ultime signe de précarité.