Les Romains apprenaient beaucoup de leurs échecs et les intégraient dans leur histoire. A nous d'en faire autant pour bénéficier d'une bonne estime de soi.

De récentes découvertes rappellent à quel point la traque du poil était une obsession chez les Romains, pour des questions esthétiques mais aussi idéologiques.

Représentations données à la gloire de l’empereur, les naumachies nécessitaient des moyens grandioses. Des milliers de prisonniers y reconstituaient des batailles navales, sans la moindre chance de survie.

Sans elles, la République puis l'Empire n'auraient pas pu faire circuler soldats et marchands, hommes politiques et voyageurs. L'immense réseau routier, prodige technique élaboré au fil des siècles, s'est révélé indissociable de la grandeur politique de Rome.

La Rome antique, est-ce encore notre affaire ? Longtemps nous fûmes « embabouynés » de Rome, comme disait joliment Montaigne, et même de plusieurs Rome. Lui-même n’avait d’yeux que pour l’Urbs républicaine qu’il peuplait de héros plutarquiens : « Cette vieille Rome, libre, juste et florissante (car je n’en ayme ni la naissance, ny la vieillesse !) » Plus près de nous, c’est la Rome impériale que regrettait encore Paul Valéry, et avec elle, un monde policé par la Puissance. La grande cassure intervient à mi-chemin, avec la Révolution française. Rome y triomphe, mais comme pastiche.

Dans le cadre de « Marseille Provence Gastronomie 2019 », le musée départemental Arles Antique et le musée d’histoire de Marseille se sont associés pour concevoir une exposition audacieuse autour de la gastronomie romaine. En comparant systématiquement les inscriptions latines des amphores aux étiquettes actuelles, ou encore les pots antiques à de simples boîtes de sardines, tout un pan de l’histoire alimentaire se dévoile et une conclusion s’impose : nous n’avons rien inventé !