Pour les moins de 30 ans, notre Etat-Providence se mue en calamité, privilégiant les privilégiés et favorisant le chômage de masse. C'est le diagnostic au vitriol d'un chercheur canadien amoureux de la France mais qui fustige nos inégalités masquées.

Jacques Chirac espérait désamorcer la contestation. Son bricolage juridique n'a fait que précipiter sa dégringolade dans l'opinion. Pis, il est arrivé à ce qu'il voulait éviter à tout prix : donner les clés à Sarkozy !

A quelques mois de l'élection présidentielle, la crise sociale et politique que nous venons de vivre modifie profondément les cartes. De l'Elysée à Matignon, du mouvement syndical aux organisations de jeunes, de l'image de la France à l'étranger aux institutions...

Pour répondre à l'offensive de Villiers et de Le Pen, le président du RPR a choisi sa stratégie : prendre leur sillage.

Le document qu'il publie pour prouver que Roissy est "sous la loi de la charia" n'est qu'une synthèse officieuse rédigée, hors hiérarchie, par des policiers islamophobes.

A défaut d'une fin de quinquennat "utile", Chirac aurait au moins aimé qu'elle soit "tranquille". Mais, à commencer par sa femme qui a souvent vu juste, tout le monde sait aujourd'hui que les derniers mois qui s'annoncent risque d'être terribles.

Des sondages décevants, un courant ébranlé, un ligne zigzagante : le moderniste d'hier s'est laissé enfermer dans le club des éléphants du PS.

De Fabius à Besancenot, le camp du non pensait avoir retrouvé les vraies aspirations du peuple de gauche. Un an plus tard, ni les uns ni les autres n'ont réussi à fédérer leurs efforts.

A la Réunion, il s'est dit persuadé de rester à Matignon jusqu'en 2007. Son assurance se fonde sur une conviction intime : Chirac ne le lâchera pas.

Les députés UMP sont exaspérés par le Premier ministre. Ceux qu'on appelait naguère les "godillots" éprouvent désormais une envie irrépressible de lui botter les fesses. Chirac pourra-t-il le maintenir longtemps encore à Matignon ?

Mariage, homoparentalité, discriminations... A un an de la présidentielle, les homos ont décidé de jeter toutes leurs forces dans la bataille. Entendues à gauche, mais encore souvent incomprises à droite, leurs revendications font surgir, dans la campagne, des questions inédites sur notre modèle familial.

Le chef de l'Etat a décidé de rester sourd aux critiques qui montent de toutes parts, et même de sa propre majorité, contre son Premier ministre. Peut-être parce que, même affaibli, Villepin est encore celui qui le protège le mieux de... Sarkozy.