Nicolas Sarkozy retrouve la place Beauvau, où il compte bien faire la lumière sur les coups bas dont il a été victime. La plupart de ses amis lui avaient pourtant déconseillé d'accepter la proposition de Chirac.

Entre le libéral et le social, le nouveau chef du gouvernement tente de lever les obstacles à l'embauche. Et de faire oublier son affrontement programmé avec Sarkozy.

Petits-fours le 14 juillet à la garden-party de l'Elysée... Ils sont tous là : patrons, ministres, hauts fonctionnaires, stars des médias, intellos à la mode. "Le Nouvel Observateur" passe en revue ceux qui décident et influencet en France. Portrait d'une élite qui n'a pas su se renouveler.

Surfant sur l'affaire Danone, il a retrouvé son parler naturel : fortement gaullien. Au risque, après des débuts dans la sobriété de paraître céder de nouveau à la griserie du verbe.

Convaincu que la France est malade et que la politique meurt de ne pas se renouveler, le président du Conseil général des Yvelines prend sa retraite.

Le président de l'UMP voit la France telle qu'elle est, avec ses chômeurs, ses exclus, sa dette. Pour la faire redémarrer, il préconise d'"essayer ce qui marche ailleurs" et appelle à la création d'un "nouveau modèle sociale".

Tous deux dressent le même constat : les institutions de la Ve République sont à bout de souffle. Tous deux veulent renforcer les pouvoirs du Parlement. Mais ils divergent sur les rôles respectifs du président et du Premier ministre.

Jusqu'ici Villepin semblait avoir imposé son rythme et son style. Paradoxalement, c'est au moment où pour la première fois il devance Sarkozy dans les sondages que les cafouillages gouvernementaux et le pessimisme des Français le rappellent sèchement à la réalité.

Castration chimique, double peine, biométrie, rétroactivité des lois, indépendance des juges... Alors que l'Assemblée discute cette semaine encore de la récidive et du bracelet électronique, on ne compte plus, à dix-huit mois de la présidentielle, les tentatives de la droite d'accroître encore l'arsenal sécuritaire.

Pour cet homme de cabinet qui n'a jamais affronté le suffrage populaire, la crise actuelle est son vrai baptême de feu. De là à dire que Villepin éteint les incendies que Sarko a allumés...

Dix ans après les critiques qui ont marqué la fin de l'ère Mitterrand, l'ancien président continue de susciter les passions. Quel jugement portent aujourd'hui ceux qui l'ont croisé ?

A l'occasion des traditionnelles cérémonies de voeux, le président s'est livré à un festival d'annonces et de propositions. Avec un double objectif : barrer la route à Sarkozy et tenter de laisser une trace positive.