Un Raffarin III hors jeu, une droite déboussolée, un président enfermé... Deux ans après son plébiscite, Jacques Chirac se retrouve seul. Et le bien tardif "je vous ai compris" qu'il lance aux Français n'a plus qu'un objectif : éviter la colère de la rue. Retour sur une semaine folle.

Juppé, Raffarin, Monod : les députés chiraquiens n'en finissent plus de brûler leurs idoles. Mais leur grogne va plus loin : c'est Chirac lui-même qui est désormais visé.

Les difficultés de la rentrée ? Raffarin se débrouillera ! Absent pendant l'été de tous les dangers, le président n'a pas l'intention de monter en première ligne.

Il renonce à mener la liste de la droite en Ile-de-France, à briguer le ministère des Finances et à revendiquer la place de Juppé à l'UMP : ainsi l'a voulu le président. Mais si l'homme fort du gouvernemnet a choisi de "faire confiance", c'est pour mieux sauter sur l'Elysée en 2007.

Il était le dernier des giscardiens, il est devenu le premier des chiraquiens. Plus les difficultés s'amoncellent, plus le Premier ministre colle au président.

En rejetant l'accord conclu avec la justice américaine, la France cherche à mettre le holà au "racket" judiciaire yankee. Mais aussi à aider deux hommes d'affaires proches de l'Elysée...

Plus habile à conquérir le pouvoir qu'à l'exercer, comme Don Juan, Chirac perd toujours la main après la victoire. Son délai : deux ans.

Le ministre de l'Intérieur a dégainé. Depuis son triomphe télévisuel, plus rien ne l'arrête. Dans sa course à l'Elysée, l'obstacle majeur se nomme évidemment Jacques Chirac. Il le sait, en mesure la taille. Sa stratégie : écarter le spectre d'une nouvelle candidature Chirac en devenant "l'incontournable" de la droite.

Deux menaces : le chômage et Sarkozy. A la veille d'élections dont il mesure l'importance, le président abandonne son optimisme de façade pour prendre les rênes à Matignon. En mettant Raffarin sous tutelle, il s'expose et joue le tout pour le tout. Mais avait-il une autre solution ?

Vendredi noir pour le président. Ce 30 janvier, en apprenant une demi-heure avant le public la condamnation d'Alain Juppé, Jacques Chirac n'a pas seulement perdu son dauphin.

Sur l'entrée de la Turquie comme sur la Charte de l'Environnement, les barons de l'UMP dont désormais entendre leur voix. En contradiction avec le chef de l'Etat.

La victoire des socialistes ? Le succès des "partenaires" - Bayrou et Villiers ? L'importunité de Raffarin ? La menace des mouvements sociaux ? Questions subsidiaires pour la chiraquie. Le vrai problème, c'est comment empêcher Sarkozy de prendre l'UMP.