Alors que des manifestants arabes envient l'Etat hébreu pour sa démocratie, le journaliste de ″Ha'Aretz″ rappelle toutes les failles du système politique israélien.

Le recul du parti du Premier ministre n'est en aucun cas un succès pour la gauche. Et le nouveau parti centriste est bien ancré à droite.

L'écrivain israélien David Grossman est un ardent défenseur de la paix depuis toujours. Son dernier ouvrage, ″Tombé hors du temps″ (Seuil), fait échos à la mort de son fils lors de la deuxième guerre au Liban, à l'été 2006.

Dans une société où le poids des juifs ultraorthodoxes se renforce, des "hommes en noir" tentent d'exclure l'autre sexe de la sphère publique, au nom de la "décence". Sous la pression des féministes, la contre-attaque a commencé face à cet extrémisme.

Déjouant tous les pronostics, Benyamin Netanyahou est sorti vainqueur des législatives anticipées du 17 mars 2015, accentuant même l'emprise de son parti, le Likoud.

Inconnu il y a encore quelques mois, il a réussi à fédérer les Arabes israéliens et à en faire la troisième force politique du pays. Portrait d'un farouche militant des droits civiques que certains comparent déjà à Martin Luther King.

Benyamin Netanyahou a annoncé sa nouvelle coalition, formée in extremis après deux mois de tractations. Les nationalistes religieux du Foyer juif décrochent plusieurs ministères capitaux.

Netanyahou promet la "tolérance zéro" envers les colons extrémistes coupables d'actes anti-Arabes. Oubliant un peu vite que sa politique d'annexion tous azimuts a contribué à leur émergence.

On savait le président Obama secrètement excédé par la politique de Netanyahou à l'égard des Palestiniens. Son ambassadeur à Tel-Aviv, lui, s'est montré beaucoup plus explicite.

Le gouvernement de droite a isolé Israël à l'extérieur et sapé les valeurs démocratiques du pays. La guerre avec les Palestiniens est devenue un choc des religions.

Le pays méfiant, conservateur et religieux qui a voté pour Nétanyahou a balayé le pays au tropisme européen et aux valeurs libérales. Et Obama a laissé faire.

De nombreux dirigeants sunnites sont discrètement heureux de la réélection du Premier ministre israélien, le seul capable à leurs yeux de tenir tête à l'Iran.