L'Europe s'offre le meilleur de tous les outils d'astronomie gamma à haute résolution. Au programme : trous noirs et nucléosynthèse, les phénomènes les plus violents et les plus secrets de l'Univers.

Très attendus, les premiers résultats du Very Long Baseline Array - un instrument virtuel grand comme un continent puisqu'il s'étend sur près de 8 000 km - n'ont pas déçu...

La chasse aux trous noirs est ouverte. En quelques mois, trois de ces astres mystérieux ont été dénichés dans les méandres de la Voie lactée. Plus que ces découvertes, ce sont leurs implications qui donnent le vertige aux astrophysiciens : il y aurait des millions de trous noirs dans la Galaxie, le plus proche se trouvant peut-être à seulement 15 années-lumière de la Terre !

Enfants légitimes de la relativité générale, les trous noirs n'ont plus guère de secret pour les théoriciens. C'est ce que ces derniers affirment. Les astronomes pourtant, n'en n'ont pas fini avec ces monstres mythiques. Car les preuves de leur existence dans le ciel ne cessent de se dérober.

Qu'est-ce qu'un trou noir ? ″L'inexpliqué pour expliquer l'inexplicable″, répond le physicien britannique Stephen Hawking. Ces monstres de matière dépassent effectivement l'entendement : un poids de 6 milliards de Soleil pour celui situé dans la galaxie M87, à 50 millions d'années-lumière de la Terre - une année-lumière équivalant à 9 500 milliards de kilomètres... Sa densité est telle qu'il est invisible. ″Il est donc possible que les plus grands corps lumineux de l'Univers soient invisibles ?″, s'interrogeait dès 1796, Pierre Simon de Laplace ? Or on les ″voit″...

Deux expériences portant sur des systèmes hydrodynamiques ont mis en évidence un phénomène analogue au faible rayonnement censé être émis par les trous noirs, prédit par Stephen Hawking.