Depuis que le langage existe, nous savons que la parole est libératrice : elle nous aide à préciser notre pensée, à faire le point sur nos sentiments profonds et à exprimer tout cela à ceux que nous aimons. Dans nos sociétés, où l'on est censé pouvoir "tout se dire", on devrait donc en profiter et multiplier les occasions de dialoguer. Il n'en est rien.

Oui, adressez-vous sans crainte à votre enfant en exagérant les variations de ton et en allongeant les syllabes. Le "parler bébé" facilite l'apprentissage du langage.

Le roman de Laurent Binet révèle avec humour notre goût pour les discours creux, pirouettes verbales, baratin médiatique et autres langues de bois. Au point que ceux-ci sont devenus un puissant instrument de pouvoir.

"Secoue-toi !" se disent souvent les sportifs pour s'encourager. Et nous nous faisons parfois de petites remarques du même genre dans des circonstances quotidiennes. Quel est leur impact sur notre détermination et notre efficacité ?

Ignorée puis prise en compte, parfois avec excès, la parole de l'enfant, malgré les textes qui l'encadrent, est encore sujette à caution, entourée d'hésitations, de flou

Les langues que nous parlons modifient notre façon de percevoir le monde et nos capacités cognitives.

Dans cette contribution, Abdoulaye Elimane Kane s'intéresse à un genre particulier d'exclusion et d'atteinte à la dignité qu'est la stigmatisation. Celle-ci a pour particularité d'engendrer la culpabilisation et la marginalisation en ciblant des catégories données d'individus et de groupes. Plus précisément l'analyse qui suit est volontairement circonscrite à l'examen des ressorts de l'abus verbal (oral ou écrit), forme d'agression dont la finalité consiste à produire un effet de dévalorisation, donc d'atteinte à la dignité.