Subjugué par les dogmes du « marché libre » et rivé aux consignes de Bruxelles, le président François Hollande s'obstine à imposer le démantèlement du code du travail, faute de lutter efficacement contre le chômage. Comme une majorité de syndicats, de Français et de parlementaires rechignent, il tente un passage en force, au mépris même de toute logique électorale.

Fini, les états d'âme maastrichtiens. Les socialistes, Jospin en tête, replongent dans le grand bain de l'Europe. Par conviction. Et aussi pour préparer l'échéance des législatives.

Dernières embrassades avant le grand choc du congrès de novembre 2008 ? Pour rénover leur "déclaration de principes" et aligner leur parti sur les standards de la social-démocratie, les dirigeants socialistes ont laissé les couteaux aux vestiaires.

Il a 50 ans. Il est le plus populaire des seconds couteaux du Parti socialiste. Et il se voit déjà en haut de l'affiche. "Le temps des Barack Obama est venu" dit-il...

En politique, tout commence souvent par un livre. Celui que publie le plus populaire des socialistes est d'abord une tentative d'émancipation. Voilà ce que je suis, voilà ce que je pense. Toujours maire de Paris mais bien plus que simple héritier de Jospin, lui aussi accélère et c'est le prochain congrès du PS qui soudain change de nature.

Dans les profondeurs du parti, chez les grands féodaux comme chez les militants, l'affrontement programmé entre Royal et Delanoë est jugé à la fois dangereux et prématuré. Pourquoi si vite ? Quelles différences ? Problème : comment transformer un front de refus en une alternative crédible.

Le parti de François Hollande est en cale sèche. Mais plus que ses divisions ou son épuisement idéologique, c'est de l'extérieur que vient le danger. Avec Besancenot, qui tente de lui ravir le double talisman de la colère et de la jeunesse.

C'est par un retour à sa vraie tradition individualiste et non étatiste que doit s'opérer la refondation intellectuelle du socialisme français.

Avant l'été, les socialistes voulaient tout casser. Leurs pratiques, leurs idées, leurs tabous... Aujourd'hui, ils se contentent d'attendre que la crise rattrape Sarkozy. La ligne Hollande a gagné.

Les éclats de voix de ce solitaire raide et tranchant l'ont fait remarquer dans l'opinion. Mais ils l'ont isolé dans son parti, où on lui reproche sa dérive droitière... et son ambition

Dominique Strauss-Kahn s'en va. Ses amis restent. Dans un parti socialiste atone, leur coordinateur passe en revue tous les dossiers qui fâchent et qu'il faudra bien trancher pour que le prochain congrès ne soit pas un rendez-vous manqué.

Il y a un an, sa cote était au plus haut. Il y a six mois, elle a subi une lourde défaite. L'ex-star des sondages peut-elle être autre chose qu'un espoir déçu ?