Comment un apparatchik modèle, humilié par le désastre du 21 avril 2002, se retrouve en première ligne et, après avoir "trahi" Mauroy, menace désormais Hollande.

"On risque un 21 avril au sein du parti !", dit l'un des principaux soutiens du premier secretaire, Jean-Marc Ayrault. Le désastre de Jospin n'en finit pas de hanter les socialistes.

La guerre de Dijon n'aura pas lieu. Le succès aussi large qu'inattendu de la motion Hollande clôt le grand débat que les socialistes souhaitaient depuis le 21 avril.

Entre le PS et la CFDT, ce fut longtemps une affaire de famille. Avec des querelles et des réconciliations. Aujourd'hui, on ne se dispute plus, on s'ignore.

On croit les socialistes embarrassés par la concurrence de l'extrême-gauche. Ils le sont plus par la contestation des nouveaux militants de l'altermondialisation. Qui menace aussi les amis de Krivine.

Un parti - leader de l'opposition - au bord de la crise de nerfs ! Et ce au moment où le ciel devrait s'éclairicir : Chirac tangue, Raffarin plonge, l'UMP vacille... Alors à qui la faute ? Aux trotskistes ? Aux altermondialistes ? Et si le principal adversaire des socialistes c'était le PS lui-même ? Le dossier.

Pour la gauche, c'est plus qu'une région clé : c'est une région symbole, la terre natale du socialisme français. Pour son président, Daniel Percheron, tous les ingédients d'un court-circuit électoral sont réunis.

Après le triomphe de son parti aux européennes, le premier secrétaire sera-t-il aussi efficace dans la reconquête qu'il l'a été dans l'opposition ? Et comment concilier sa propre ambition présidentielle et celle de ses rivaux. Fabius, DSK... et Jospin ?

D'un côté, un parti surpuissant électoralement mais incertain idéologiquement ; de l'autre, un mouvement sans débouché politique mais porté par une cohérence antilibérale. La rencontre est inévitable... Mais ne sera pas facile, tant le contentieux passé est lourd.

A La Rochelle, le beau scénario du "candidat évident" Fabius a tourné court : Jospin a passé le pont, Hollande sauté le pas, et le PS précipité les échéances sur l'Europe. Désormais l'ancien Premier ministre devra se battre au couteau pour s'imposer. Une tentation : jouer son va-tout.

Tandis que le PS se déchire sur l'Europe, il rend hommage au courage, parie que Fabius finira par dire oui et pense plus que jamais que, pour gagner en 2007, il n'y en a qu'un : Jospin.

C'est une guerre qui ne devrait pas avoir lieu. Ni Hollande ni Fabius n'en voulaient, et pourtant elle est bien là. François Bazin démontre l'incroyable engrenage qui a conduit le PS au bord de la crise de nerf.