Avant de convaincre les Français de rompre avec la politique du gouvernement Juppé, Lionel Jospin a dû batailler au sein de son parti pour faire adopter ses propositions...

Le déficit de réflexion de la gauche se manifeste dans trois domaines : dans sa conception des partis politiques et de ce qu'ils peuvent apporter à la société ; dans son idée du changement social, désormais essentiellement défensive ; dans sa compréhension, largement négative, de la mondialisation .

Plus encore que l'approbation du plan Juppé par un socialiste, ce qui a agacé le patron du PS, c'est le flirt - très rocardien - de l'un des siens avec les centristes.

Il s'était accordé un an pour mettre de l'ordre au PS et redonner forme à la gauche avant les législatives. Le tête-à-queue de l'attelage Chirac-Juppé l'oblige à revoir son calendrier.

L'ascension de Monsieur 47% donne si peu de prise à ses adversaires que celui-ci peut se donner les gants d'appeler à la paix des braves...

Les éléphants sont muets, et la droite cacophonique. Les débats sur la rénovation du PS et la polémique sur l'interdiction de la mendicité sont esquivés. Le nouveau patron de la gauche devrait en profiter.

Faire désigner par l'homme de la rue les candidats socialistes aux élections, voilà la meilleure façon d'apporter au parti de Jospin le changement d'air dont il a tant besoin.

Pour conquérir le PS, Monsieur 47% n'a pas eu à se battre. Mais, face à ses adversaires d'hier, il lui reste à prouver qu'il est capable de mener le combat de la refondation.

Les socialistes devaient se trouver un champion après la défection de Delors. Ils n'ont toujours pas choisi. Des hésitations de Joxe et de Badinter aux ambitions déclarées de Jospin, récit d'une folle semaine.

La défaite de Mme Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle française du 6 mai 2007 a relancé de très vieux débats sur l'indentité du Parti socialiste.