Si le consensus médiatique et la répression policière ont largement dominé en France, lors des guerres coloniales, notamment après l'insurrection dite de la Toussaint qui marqua le déclenchement de la guerre d'Algérie, des intellectuels connus ont su s'en dégager pour se situer résolument du côté des mouvements d'indépendance.

Camus aurait eu cent ans le 7 novembre prochain. Sa pensée est plus que jamais plébiscitée : antitotalitaire, il aurait anticipé les aveuglements de la radicalité idéologique, incarnés par Sartre. Plutôt qu'ainsi schématiser cette éternelle rivalité, peut-être vaudrait-il mieux tenter d'en sortir.

Levinas aura été, après Sartre puis Althusser, le philosophe français le plus influent sur son époque. De l'expérience de la guerre et de la captivité dans un camp de prisonniers militaires, leurs oeuvres publiées ne disaient à peu près rien. On découvre après leur mort comment ces années auront marqué leur formation intellectuelle.

La période présente n'est pas favorable à Sartre à qui l'on impute nombre d'errements politiques, et notamment son compagnonnage avec le Parti communiste. Récemment encore, on s'est fait un malin plaisir d'opposer à la lucidité camusienne les cécités sartriennes. En vérité, Sartre a été discuté, souvent contesté, parfois insulté.

Le célèbre écrivain péruvien, qui vient juste de terminer un roman sur la dictature de Trujillo, prépare déjà un autre livre centré sur le personnage de Flora Tristan.

Voici enfin les Mots dans la Pléiade ! Ce texte autobiographique montre le garçon sage qu'il fut et l'homme qu'il est devenu : lucide, généreux, corrosif.

A travers cet article, William L. McBride, expert américain de la pensée de Marx, de l'oeuvre de Sartre et de la réflexion de Frantz Fanon, livre une analyse de la question coloniale à partir du concept de dignité. L'ouvrage des "Damnés de la Terre" par F. Fanon et sa préface par Jean-Paul Sartre offre un point d'appui pour explorer cette thématique.