Si, pour Sartre (1905/1980), nous devons nous engager dans la vie, ce n'est pas d'abord au nom de principes éthiques ou politiques, mais parce que nous sommes d'ores et déjà « embarqués ».

Pour vivre dans ce monde qui lui est étranger, l'homme n'a d'autre choix que d'exercer sa liberté. Il faut imaginer Sisyphe heureux, ajoutera Albert Camus.

Sartre fut-il sous l'Occupation cet opportuniste plus soucieux de faire jouer ses pièces que de s'engager dans la Résistance ? Ou au contraire le maquisard intellectuel pur et dur qu'on a voulu voir en lui à la Libération ?

Il aurait pu se contenter d'observer le monde du haut de sa tour d'ivoire. Mais le penseur s'est voulu engagé. De lui, on retient le philosophe discutant avec les étudiants en Mai-68, l'intellectuel haranguant les ouvriers de Billancourt, l'écrivain reconnu en lutte contre l'establishment.

Jean-Paul Sartre avait la rupture facile, et souvent définitive. Mais avec Maurice Merleau-Ponty, la querelle prit un tour à la fois philosophique et politique et engagea l'être même des deux intellectuels.

Ils avaient tout pour être amis : la formation philosophique, l'antifascisme et leur complicité de normaliens. Les grands combats du siècle en firent des ennemis...

Mobilisé en 1939, Sartre tient son journal pendant toute la "drôle de guerre". Quinze carnets, dont cinq publiés en 1983. On vient de retrouver le tout premier...

Fidèle à son habitude, notre critique Pierre Assouline a évité la première de la pièce de M. Sartre, pour se fondre, quelques jours après, parmi le populaire. Comme pour faire mentir l'auteur selon lequel "l'enfer, c'est les autres".

Le 9 mars 2005, la Bibliothèque nationale de France présentera la plus grande exposition jamais consacrée à l'auteur de "l'Etre et le Néant". L'occasion de se demander ce qu'il reste de l'oeuvre de l'écrivain-philosophe, vingt-cinq ans après sa disparition. Dossier.

Avec "Tête-à-tête", la biographe new-yorkaise Hazel Rowley se penche sur le couple qui voulut réformer l'amour, tandis que Michel-Antoine Burnier et Michel Contat publient "Sartre, roman".

Sartre portait-il une quelconque attention aux problèmes du savoir et de l'éducation ? L'auteur tente de répondre à cette question provocatrice en se penchant sur "Les Mots".