Au Musée d'Orsay (Paris), l'exposition "Le Modèle noir. De Géricault à Matisse" rend une identité à celles et ceux qui posèrent pour les plus grands artistes occidentaux du XIXe siècle. Et ouvre des pistes de réflexion jusque-là négligées.

Comme l’a indiqué naguère Locke, les signes et les images nous sont indispensables pour mémoriser et partager les expériences. En mettant en discours ce qui resterait sans eux, insaisissables, ils accomplissent la part positive d’une médiation. C’est ainsi qu’ils saisissent le temps au passage et le mettent en discours.

En exposant à la Biennale de Venise un chalutier dont le naufrage en 2015 avait causé la mort de centaines de migrants, l’artiste suisse Christoph Büchel suscite la polémique. "The Gardian", à Londres, estime que la démarche est de l'ordre du bal des hypocrites. Quand "Il Manifesto", à Rome, oppose à un acte mémoriel, une épave contre l'oubli.

A la faveur de milliers de lettres non distribuées ou d'un pont détruit, Adrianna Wallis fait entendre des voix inaudibles et des objets oubliés, révélant la fragilité des choses et les identités précaires. L'exposition les "Lettres ordinaires" à l'Espace arts plastiques Madeleine-Lambert, à Vénissieux (jusqu'au 6 juillet 2019), nous fait partager sa recherche des objets perdus et... retrouvés.

Rendu célèbre pour son portrait de Barack Obama, le peintre américain Kehinde Wiley magnifie les hommes et les femmes des communautés marginalisées. A Paris, la galerie Templon expose les toiles de l’artiste sur les "mahus", les transgenres tahitiens.

Mohamed Bourouissa investit le premier étage du Monoprix d'Arles. Son exposition "Libre-échange" fait la part belle à ses photographies et vidéos. Il choisit l'angle de l'économie pour entrer dans une oeuvre contextuelle et collaborative de plus de quinze ans.

Face à la dégradation irréversible des liens entre les humains et leur environnement, un nombre croissant d'artistes développent un imaginaire de la résilience destiné à les restaurer. Annick Bureaud explore quelques-unes des pistes qu'ils empruntent, de l'évocation savante à la recréation de rituels.

En six épisodes, la série "Le Goubernement" de Liv Schulman redonne corps et voix à une quarantaine d'artistes femmes, trans, lesbiennes et non binaires, et autant de participantes à l'aventure de la modernité.

Séries, cinéma, expo, livres, clubbing, mode... La culture queer dépose ses germes d'insoumission, d'insolence et de fantaisie aux quatre vents de l'actualité culturelle du printemps. Pour ouvrir ce dossier, à quelques jours de la Marche des fiertés, le 29 juin 2019, la saison 2 de "Pose" qui, située au début des années 1990, entremêle le glam et la portée politique du voguing à l'épidémie de sida. Sommaire. Crédo créole. Haut devant. "Le chaos nous habite". Le temps retrouvé. Des films qui dégenrent. Queer strikes back.

Fils de roi ou fils du peuple, victime ou héros : sa représentation a véritablement émergé à partir du Moyen Age. Sommaire. L'Enfant. De l'enfant Dieu à l'enfant roi. Du picaro à l'ouvrier, du rire au larmes. Victime ou héros ? Emile perverti. Truffaut, cinéaste de l'enfance.

Exposé à la Biennale de Venise, l’artiste thaïlandais Korakrit Arunanondchai jongle entre art conceptuel et mythes de son pays natal. Son oeuvre tente de donner un sens à l’actualité désordonnée, puisant dans les forces de l’invisible.

Avec cette magnifique exposition, "Nous les arbres", la Fondation Cartier rend à l'arbre la place qui lui revient et que l'anthropocentrisme avait largement remis en question. Des artistes, des botanistes, des philosophes y sont invités pour nous faire part de leurs travaux, de leurs découvertes, de leurs créations, de leurs émerveillements et de leurs craintes face au désastre écologique en cours. C'est incontestablement la grande exposition de cette rentrée. Sommaire. Réveiller les consciences par la beauté. Solastalgia. L'heure brésilienne.