Le cinéaste ukrainien est à l'honneur à la Cinémathèque du documentaire, à partir du 8 janvier 2020.

"Ah ça, c'est un film de Loznitsa !", s'exclama au premier coup d'oreille une femme qui, traversant le couloir d'un studio de sonorisation, passa devant la cabine où le cinéaste ukrainien était justement en train de travailler sur l'un de ses films. Depuis vingt-cinq ans, Sergueï Loznitsa investit de façon tout à fait singulière la dimension sonore de ses oeuvres, celle-ci s'affirmant, du fait de son recours à la postsynchronisation, comme un espace de création privilégié et autonome entretenant avec les images une relation de coïncidence sans cesse réajustée.

Un rapport de forces continue d'impulser le cinéma de Sergueï Loznitsa. Insinuée dans les rouages des guerres du XXe siècle, scrutant de près les mystifications idéologiques sur quoi elles reposent, son oeuvre récente pourrait se confondre avec une sorte de contre-histoire des conflits en Europe, menée à travers le remontage d'archives. Par un hasard tout aussi glaçant, "Babi Yar. Contexte" vient donc résonner avec l'invasion russe, mais pas sous la forme visée initialement par l'auteur.

Cinq films de fictions, une vingtaine de documentaires, un sujet constant : le délitement de la Russie post-soviétique. Où l’Ukrainien Sergueï Loznitsa, attendu à Cannes avec son long métrage "Deux Procureurs", en compétition, ne peut plus se rendre en sécurité.

"Vous n'avez rien contre la jeunesse ?" Pour "Nouvelle Vague", qui remet en scène Belmondo sur les Champs-Elysées d'"A bout de souffie", Richard Linklater confiait aux "Cahiers" avoir moins fabriqué un artefact historique que rassemblé une nouvelle bande de jeunes - des acteurs pour la plupart inconnus. Et si la sélection officielle de 2025, qui semble lui emboîter le pas, avait tiré les leçons du palmarès 2024 ?