Il s'est passé dix-huit ans depuis notre dernière rencontre avec Emmanuel Finkiel (voir "Positif" n° 464, p. 160). Entre-temps le réalisateur de "Voyages" (1999) a beaucoup écrit pour d'autres et développé quelques projets ambitieux qui n'ont pas pu aboutir. Il a travaillé pour la télévision, tourné des documentaires et des fictions, comme "Nulle part terre promise" (2009) et, plus récemment, "Je ne suis pas un salaud" (2016). Un chemin qui le conduit aujourd'hui à une adaptation déchirante et troublante d'un récit de Marguerite Duras : "La Douleur".

Après "la Douleur", Emmanuel Finkiel adapte "la Chambre de Mariana" d'Aharon Appelfeld, plonge Mélanie Thierry dans l'Ukraine occupée par les nazis et signe un grand film sur l'enfance face à la mort.

"La Chambre de Mariana" est son troisième film sur la Shoah et les traumas de la Seconde Guerre mondiale. Une oeuvre portée par un élan de vie et une Mélanie Thierry incandescente.

Elle a trouvé trois de ses plus beaux rôles dans ses trois derniers films. Dialogue entre L'héroïne de "Je ne suis pas un salaud", "La Douleur" et "La Chambre de Mariana" et un réalisateur qui paraît ne plus pouvoir se passer d'elle.

"La Chambre de Mariana" est tiré d'un roman plus ou moins autobiographique de l'écrivain israélien Aharon Appelfeld, publié en 2006, qui confronte une nouvelle fois Emmanuel Finkiel à la Shoah et à la nécessité d'en perpétuer la mémoire tatouée par le biais d'une éducation sentimentale singulière. Encore et toujours. Et avec une infinie subtilité.