"On aurait dit un cratère de volcan artistiquement caché par des bouquets de fleurs" (Baudelaire sur Delacroix). L'image s'applique idéalement aux "Trois pièces pour orchestre op. 6", première et unique oeuvre purement orchestrale d'Alban Berg, et son excursion la plus audacieuse en direction du chaos. Après avoir envisagé une symphonie en 1912, puis une Suite de pièces de caractère, il entame la composition au retour d'une visite orageuse chez Schonberg à Berlin, en juin 1913.

« Il travaille dans le délire de sa joie et dans la joie de son délire », rapporte un de ses amis lorsque Beethoven, en pleine euphorie créatrice, compose son Quatuor à cordes n° 12 en mi bémol majeur. Esquissé en 1823, achevé en octobre 1824, dédié au prince russe Nicolas Galitzine, cet Opus 127 est créé à Vienne le 6 mars 1825 par le Quatuor Schuppanzigh. C'est un échec, renouvelé lors de la deuxième audition donnée par le Quatuor Böhm. « Il faut l'entendre souvent » dit Beethoven.

"Je viens juste de terminer le premier mouvement d'un concerto pour violoncelle !! [...] Et je me demande encore pourquoi je me suis embarqué dans un tel travail", écrit Dvorak au cours de l'automne 1894. L'auteur de la récente Symphonie "Du Nouveau Monde",qui vit alors à New York, achève l'oeuvre le 9 février, avant de réviser - et allonger - la conclusion au printemps, une fois rentré en Bohême. Le troisième et dernier volet repense désormais aux deux premiers, sans gagner de cadence.

"J'ai demandé à Joseph qu'il aille me chercher du café que j'ai bu en fumant une merveilleuse pipe de tabac; puis j'ai instrumenté tout le "Rondo" pour Stadler", écrit Mozart à son épouse Constance, les 7 et 8 octobre 1791. Ainsi mettait-il un point final à son concerto pour clarinette, quelques jours seulement après avoir dirigé du clavier la première de "La Flûte enchantée" au Théâtre Auf der Wieden.

Reconnu internationalement comme pianiste et compositeur (il rentre de tournées en Allemagne et aux Etats-Unis), Bartok travaille durant l'été 1928 à son Quatuor n° 4. L'oeuvre prolonge l'atmosphère tendue et onirique du n° 3 (1927), dont elle diffère, non par le langage, toujours violemment dissonant, mais dans la forme et le message expressif. Contre son habitude, le musicien hongrois entame l'écriture de ce nouveau quatuor sans avoir pu éprouver à l'audition le précédent.

En tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse, Michel Fugain revisite ses classiques et dévoile son dernier album. En coulisse. il nous a confié son regard sur un métier bouleversé par le numérique et la rentabilité à tout prix.

On les nomme "DAW", pour "Digital Audio Workstation", et ils remplacent avantageusement un studio multipiste. Mieux, certains de ces logiciels sont gratuits.

Le duo de jeunes artistes lyonnais Safi Sahacic et Cris Tanzilli mêle musique et technologie avec une approche singulière. Entre création, expérimentations avec l'IA et collaborations audacieuses, ils partagent leur vision de l'art à l'ère numérique.

L'immense compositrice née sous le joug soviétique et installée depuis 1992 en Allemagne, révélée en Occident par son concerto "Offertorium", s'est éteinte le 13 mars dernier à l'âge de quatre-vingt-treize ans.

Enraciné dans les traditions d'Europe centrale, Bartok fut pourtant une des plus inventives têtes chercheuses de la modernité musicale. Son message, quatre-vingts ans après sa mort, n'a rien perdu de sa force. Explorant tous les genres, il a offert à la postérité quantité de chefs-d'oeuvre à la forme et au langage d'une rare perfection. En voici quinze, jalonnant le parcours d'un créateur parmi les plus audacieux du siècle passé.