Dans la nébuleuse des réglementations, celle qui définit les aliments produits et vendus à la ferme doit être revue avec plus de rigueur et de précision. C'est, hélas, le contraire qui est en train de se mettre en place, avec la complicité d'un gouvernement toujours sensible à la pression des lobbies.

Des produits arborent des logos tricolores alors qu'ils sont fabriqués à partir d'ingrédients importés. Consommateurs et agriculteurs exigent plus de transparence.

Depuis avril 2017, un nouveau symbole, facultatif, peut être apposé sur l'emballage des produits alimentaires, pour permettre au consommateur de comparer rapidement leur qualité nutritionnelle. Le Nutri-Score propose ainsi une échelle de cinq couleurs, allant du vert (qualité la meilleure) au rouge et associée à des lettres. Serge Hercberg est à l'initiative de cet outil de santé publique.

Un nouveau logo, Nutri-Score, mis au point par des chercheurs en santé publique, promet d'y voir un peu plus clair dans la composition nutritionnelle d'un produit alimentaire. Sa limite : il demeure facultatif pour les industriels.

Depuis le 8 décembre 2023, la filière vins doit se soumettre à la réglementation européenne 2021/2117, qui oblige à mentionner la liste des ingrédients, ainsi que la valeur nutritionnelle du produit. Des mentions qui peuvent être dématérialisées, lisibles via un QR Code. C'est la première fois que la Commission européenne autorise la dématérialisation d'informations réglementaires. Récit des enjeux pour une filière aux profils très différents. Détails. Pas de chiffres.

Sous la pression de la grande distribution et confrontés à la pénurie de certaines viandes, les industriels agroalimentaires se retrouvent de plus en plus souvent contraints de sacrifier l'origine France de leurs plats cuisinés. Au bénéfice de poulets, de porcs ou de boeufs venus de très loin, comme le démontre une enquête de "Marianne". Il faut rendre obligatoire un étiquetage clair et transparent des plats industriels.

Quels sont les produits alimentaires vraiment écolos? Difficile de le savoir d'un simple coup d'oeil. Plus pour très longtemps : un score environnemental devrait bientôt rejoindre le Nutri-score sur les emballages. Mais entre l'empreinte carbone, la biodiversité et le bien-être animal, c'est la foire d'empoigne pour choisir et pondérer les critères constitutifs de ce futur logo.

Le gouvernement lance son dispositif d'information harmonisé sur l'origine des matières premières agricoles. Une étape décisive et ambitieuse qui ne sera réussie que si les industriels et les distributeurs s'engagent. Pas de chiffres.

Créé il y a sept ans, le Nutri-score se heurte aux géants de l'agroalimentaire qui, depuis le début, refusent de l'afficher sur leurs produits. Avec l'évolution de la méthode de calcul de l'indicateur, certaines marques nationales ont choisi de jeter l'éponge. Mais pas les MDD déterminées à poursuivre le travail engagé. En complément, l'interview de Serge Hercberg, épidémiologiste et nutritionniste : "Danone se met en totale contradiction avec ses engagements". Données chiffrées. Graphiques.