Le mot « crise » renvoie aux notions d'accident brusque et inattendu d'une part, d'actions et de choix d'autre part. Il implique le doute et l'incertitude quant à la nature du moment historique qu'il désigne. En lui, se confondent l'évidence d'une situation bouleversée, l'enjeu des choix qui ont pu y conduire, la nature de ceux qui permettent d'en sortir. C'est ainsi, sur la crise de la COVID-19 qui a affecté tous les pans de la société, que porte l'ouvrage afin d'en dresser le bilan. Parce que la crise de la COVID-19 est bien plus qu'une pandémie ou qu'une crise sanitaire, elle doit être appelée une syndémie. Car c'est bien l'ensemble des pratiques professionnelles, la totalité des relations sociales, mais aussi les modèles sociétaux qui sont bousculés et remis en question.

Entre les épidémies de sida et de Covid, la timide émergence du débat sur les violences obstétricales et le calvaire de Naomi Musenga, morte parce qu'un opérateur du Samu a considéré qu'elle exagérait sa souffrance, un étudiant en médecine met en lumière les rapports de domination qui traversent le monde médical.