En 2020, l'apparition de la Covid-19 a mis le monde face à une situation inédite. Quels ont été les principaux enseignements et leçons de la crise au niveau de la gouvernance sanitaire mondiale ?

Enseignant à Sciences Po, à Ponts ParisTech et à l'université de Standford, l'économiste Eloi Laurent est l'auteur de nombreux ouvrages, dont "Sortir de la croissance" (LLL, 2019) et "Nos mythologies économiques" (LLL, 2016). Il vient de publier "Et si la santé guidait le monde ?" (LLL, 2020). La pandémie de Covid-19 qui sévit dans le monde nous le rappelle cruellement : la vitalité des écosystèmes et la santé humaine sont étroitement liées.

Des habitants de la Seine-Saint-Denis ont été formés à des thèmes de santé afin de devenir des "relais d'information et de prévention" dans leur communauté. Pour la seconde promotion, 35 habitants sont volontaires, dont neuf professionnels de la santé et du social. Agés de 28 à 78 ans, ils représentent 22 villes. Neuf journées de formation ont eu lieu avec des experts et des professionnels de santé, encadrées par un laboratoire universitaire et une association d'éducation à la santé.

La crise de Covid-19 du printemps 2020 a rappelé l'importance des territoires et collectivités dans la gestion sanitaire. Il est impossible pour l'Etat central de prendre les bonnes décisions rapidement depuis la capitale. Les élus locaux souhaitent désormais valoriser leurs compétences en matière de santé en pesant davantage lors du Ségur 2 de la santé, après que la première édition a été surtout focalisée sur les hôpitaux.

Tracing des cas contacts, ouverture d'un centre de dépistage... de nombreuses villes multiplient les initiatives pour contenir l'épidémie, parfois à la place des agences régionales de santé (ARS), qui sont souvent dépassées.

Le retour du confinement national signe aussi l'échec du pilotage, au niveau des territoires, de L'épidémie. Des élus se plaignent du manque de transparence dans les indicateurs localisés.

Pour faire face au risque de désert médical, Vesoul (Haute-Saône) aide financièrement, depuis 2014, des étudiants en médecine à financer leur parcours. En échange, les futurs généralistes, dentistes, orthophonistes ou kinésithérapeutes s'engagent à s'installer sur la commune fois leurs études terminées. Cette mesure coûte environ 100 000 euros par an à Vesoul, mais les défections d'étudiants sont très rares et les premiers résultats devraient être concrets d'ici 2021.

Après l'Australie et la Nouvelle-Zélande, c'est cette fois-ci le Royaume-Uni qui s'attaque au tabagisme. En avril, les députés ont voté en faveur du plan du gouvernement visant à créer une "génération sans tabac" et à réduire le nombre de décès liés à sa consommation. En vertu de la nouvelle loi, les personnes nées en 2009 ou après ne pourront pas acheter légalement des cigarettes. Le texte doit être voté en troisième lecture ce mois-ci avant d'être adopté définitivement.

Et un de plus ! Le gouvernement idéal des lectrices et lecteurs de "Causette" s'étoffe avec le ministre de la Santé. C'est le Dr Dupagne, généraliste, qui anime le site Atoute.org pour améliorer les relations patients-médecins. Entretien.