Ce diable de Steven Soderbergh tourne à une cadence infernale. Avec près d'une quarantaine de films et six séries au compteur, cet apôtre du "do-it-yourself" a réussi à passer à travers les gouttes de l'éternelle tempête qui secoue Hollywood. Son secret ? Une créativité hors norme mêlée à une incurable bougeotte, au cinéma, à la télévision ou sur Internet. Sur le point de livrer une double fournée - le film de maison hantée "Presence" (en salles le 5 février) puis le thriller "The Insider" (prévu pour le 12 mars) -, l'insaisissable cinéaste disserte de fantômes, sexe et lutte des classes.

Septembre 2022. Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha tournent "Mon gâteau préféré" (en salles le 5 février), l'histoire d'amour d'un soir entre une femme éprise de liberté et un chauffeur de taxi. Ils filment dans un lieu secret, où ils ne risquent pas d'être dérangés par les autorités. « Nous avions des gens de l'équipe postés à l'extérieur de la maison. Dès qu'ils voyaient quelque chose de suspect, ils nous prévenaient. » Deux semaines plus tard, Mahsa Amini est arrêtée pour « port de vêtements inappropriés ».

Jusqu'ici, le nom de Guan Hu évoquait surtout pour nous un film de guerre à succès dans son pays, l'énorme production "La Brigade des 800" (2020). Voilà qu'il reparaît dans un film d'auteur singulier qui fait sensation à Cannes en 2024, où il reçoit le prix Un certain regard... "Black Dog" est une sorte de western moderne nihiliste où un mystérieux motard surgit d'un paysage désolé pour régler ses comptes avec son passé, dans une petite ville où pullulent les chiens errants.

Un village d'altitude, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la neige, le silence, des paysages âpres, des décors simples, mais des sentiments ardents... "Vermiglio ou la Mariée des montagnes", Lion d'argent à la dernière Mostra de Venise, éblouit les yeux, enchante les oreilles et réchauffe les coeurs. Nous avions déjà salué le premier long métrage de fiction de Maura Delpero, "Maternal (Hogar)", l'histoire d'une fillette abandonnée par sa maman dans un foyer pour mères adolescentes de Buenos Aires saisissant d'authenticité.

Napolitain de naissance et de coeur, Paolo Sorrentino, après son premier film "L'uomo in più" (2001), avait choisi, pour ses opus suivants, d'autres cadres : la Suisse ("Les Conséquences de l'amour", 2004 ; "Youth", 2015), les États-Unis ("This Must Be the Place", 2011), Rome ("L'Ami de la famille", 2006 ; "Il divo", 2008 ; "La grande bellezza", 2013). Avec "La Main de Dieu" (2021), récit autobiographique diffusé en France sur Netflix, et surtout "Parthenope", qui marque aujourd'hui son splendide retour sur nos grands écrans, il magnifie la ville de ses origines.

Afin d'empêcher une attaque militaire aux conséquences tragiques, l'initié à la tête d'un groupe de renseignements secrets enquête sur la crédibilité de ses collègues. Sa propre épouse est mise en cause. Dialogues incisifs et performance des stars assurent l'équilibre entre l'ironie et le sérieux de ce film d'espionnage signé par un maître. Un classique ludique et âpre.

David Lynch fait partie de ces créateurs américains qui ne se sont jamais remis du "Magicien d'Oz". Tout comme le roman de Lyman Frank Baum, son oeuvre entière est faite du franchissement des frontières poreuses entre l'ici-bas et l'ailleurs, de la relecture, orphique, du grand livre du réel, de créatures insolites, à la morale plus pure que celle des humains dits normaux.

C'est le scénariste Pierre Fabre qui ose la formule, au coeur de l'émission de cinéma "Champ-contrechamp", qu'animaient en 1981 Pierre Billard et Pierre-André Boutang sur FR3 : "C'est l'homme le plus violent que je connaisse, Miller, balance-t-il. Il est d'une violence inouïe. Tous ses films, il les a faits avec une violence des sentiments pire que celle des voyous." Claude Miller, en plateau aux côtés de Michel Audiard et de Michel Serrault pour parler de "Garde à vue", ne proteste pas. Interloqué, mais flatté.

Brillant monteur monté en graine, puis cinéaste hors pair sachant mettre sa technique et sa pyrotechnie au service de causes généreuses et d'engagements personnels, Robert Wise (1914-2005) n'a pas toujours eu droit aux égards qu'il mérite. Sommaire. Robert Wise : si proche, si loin du classicisme. Souvenirs d'un monteur. Le boxeur, rebelle ou rêveur ? : "Nous avons gagné ce soir" et "Marqué par la haine". Humains, jamais trop humains... : Robert Wise et le cinéma de guerre. Science et inconstance : Robert Wise et le cinéma fantastique. Le musical selon Robert Wise.

Au sortir de l'école de cinéma, Ryusuke Hamaguchi se lançait, avec Ko Sakai, dans un triptyque documentaire fleuve dit "Trilogie du Tohoku", en réaction à la triple catastrophe, toujours en cours, de Fukushima en 2011. Aussi importants que méconnus, ces trois volets, "The Sound of Waves" (2011), le diptyque "Voices from the Waves. Kesennuma" et "Voices from the Waves. Shinchimachi" (2013), chacun attaché à une localité, et "Storytellers" (2013), sont projetés au festival Cinéma du réel qui se tient dans plusieurs cinémas indépendants parisiens du 22 au 29 mars 2025.

Les VFX, ou effets visuels, sont devenus indispensables à toute création audiovisuelle. Films, séries, pubs, jeux vidéo, pratiquement toutes les images animées en intègrent pour enrichir l'imaginaire des scénaristes, des réalisaeurs et déclencher le célèbre effet "waouh" de surprise, d'admiration ou d'appréciation du spectateur.