Si, selon l’adage churchillien, « l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs », en revanche, l’archéologie, elle, concerne tout le monde ! En effet, les découvertes de fosses communes constituent de précieux témoignages d’épisodes-clefs pour lesquels il existe rarement des écrits. Mais encore faut-il pouvoir les décrypter...

Quand les réseaux sociaux révolutionnent nos modes de vie, rien ne leur résiste. Ainsi, la publication d’un bijou découvert lors des fouilles de la basilique de Saint-Denis a fait basculer notre vision de cet objet et a montré comment, parfois, le concours de nombreuses paires d’yeux, bien que peu expérimentées, peut apporter une contribution fondamentale à la recherche archéologique.

Assurément, le paysage de l’archéologie française de 2021 n’a rien à voir avec celui de 1964, au moment de la création d’"Archéologia", il y a plus d’un demi-siècle – peu de disciplines scientifiques ont vu se transformer à ce point aussi bien leurs moyens que leurs acteurs, ou leurs problématiques. A une archéologie métropolitaine désargentée et portée en grande partie par des bénévoles dévoués a succédé une archéologie professionnelle aux moyens relativement importants.

En décembre 2021 s’est tenue aux Archives nationales du Monde du Travail à Roubaix une importante journée d’étude sur le métier d’archéologue, dont les actes seront bientôt publiés. Ce métier a, en effet, bien changé, ne serait-ce qu’au cours des cinquante dernières années, avec la particularité que ce sont les archéologues eux-mêmes, et non des décisions venues d’instances politiques ou scientifiques, qui l’ont radicalement transformé.

Dès l’accident, un site de crash d’avions de la Seconde Guerre mondiale est attractif : que ce soit pour des questions idéologiques et pécuniaires, pour satisfaire une curiosité ou un intérêt historique, il fait l’objet d’études et de prélèvements. Essentiellement explorés par des bénévoles, ces lieux sont depuis peu investis par les archéologues lors de fouilles préventives ou programmées, comme témoins matériels de cette période mais aussi de l’histoire de l’aviation et de ses techniques.

Non, ceci n’est pas une plaisanterie mais bien une chronique sérieuse – comme d’habitude ! Il est vrai qu’il existe une archéologie de la présence des extraterrestres sur Terre, qui se donne les noms ronflants d’exoarchéologie, voire de xénoarchéologie (du grec ancien "xenos", l’étranger). Les petits hommes verts sont néanmoins une invention assez récente, qui remonte à peine d’un siècle, même si la question a été posée dès Jules Verne, sinon par le baron de Münchhausen.

Il ne fait pas de doute que, depuis la loi sur l’archéologie préventive de 2001 et la création de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), l’État français a enfin comblé une partie de son retard face aux destructions de notre patrimoine archéologique consécutives aux nécessités économiques. Est-ce à dire que tout va bien ?

Retrouver la provenance égarée d’un objet archéologique est une entreprise moins désespérée qu’il n’y paraît. Par une patiente et passionnante plongée dans la bibliographie et les archives, en examinant l’histoire des collections et des collectionneurs ainsi que les caractéristiques des vestiges, bien des pièces peuvent recouvrer leur origine. Un raisonnement logique basé sur des indices conduit à des hypothèses, dont certaines peuvent parfois se transformer en certitudes.

L’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) fête cette année ses vingt ans. Pourquoi et dans quelles conditions cet Institut, unique en Europe et faisant de la France un des leaders dans le domaine de l’archéologie préventive, a-t-il été créé ? Qu’at- il permis d’apprendre sur l’histoire de notre territoire ? Voici un premier bilan de ces vingt années de recherches et des évolutions à venir. Voir également la chronique de Jean-Paul Demoule intitulée "L’Inrap et l’archéologie préventive fêtent leurs vingt ans !".

Le 3 octobre 2022, le suédois Svante Pääbo a reçu le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la paléogénétique, dont le séquençage du génome de Néandertal. C’est le deuxième prix Nobel en rapport avec l’archéologie après celui décerné à Willard Frank Libby en 1960, pour ses travaux portant sur la datation au radiocarbone. Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de « Paléoanthropologie », Jean-Jacques Hublin nous livre les implications d’une telle distinction dans les études des populations préhistoriques.