Lors des législatives du 12 juin 2011, le parti islamo-conservateur au pouvoir a frôlé la majorité absolue, mais perdu des sièges. L'adoption d'une nouvelle Constitution n'en sera pas facilitée.

Et si la haute hiérarchie militaire était en train de perdre l'interminable bras de fer qui l'oppose au gouvernement islamo-conservateur ?

L'arrestation de l'ancien chef d'état-major le confirme : l'armée, garante de l'orthodoxie kémaliste, est affaiblie. Et désormais contrainte de composer avec le gouvernement AKP.

Indésirable dans son pays, l'écrivain turc Ohran Pamuk plaide pour la reconnaissance du génocide arménien et l'entrée de son pays dans l'Europe.

Le regain des émeutes Kurdes en Turquie prouve que cette question demeure plus difficile à régler que les revendications catalanes ou corses, estime "Vatan".

Les tensions s'aggravent de nouveau entre Kurdes et Turcs. Il faut que les leaders politiques appellent au calme leurs communautés respectives, explique l'éditorialiste de "Birgn". Sinon, les ultras seront tentés d'en découdre.

En se braquant sur la seule défense du voile, au détriment des questions cruciales, le parti au pouvoir s'isole de la société, explique un intellectuel turc.

Recep Tayyip Erdogan ayant renoncé, c'est le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gl, qui brigue maintenant la présidence de la République. Pour le très kémaliste "Cumhuriyet", le sort de la République est en jeu.

Par peur d'une victoire du parti islamique AKP, plusieurs formations politiques turques appuient les exigences de l'armée. Au mépris de la démocratie, souligne "Milliyet".

L'opposition laïque accuse Gl de vouloir islamiser l'Etat. Pour "Vatan", le quotidien de la gauche libérale, le futur président est au contraire susceptible de réconcilier les conservateurs religieux avec la République.

Stabilité politique, essor économique, refus de l'ingérence de l'armée et faiblesse de l'opposition laïque... Le quotidien "Zaman", proche des islamistes de l'AKP, a mené l'enquête.