Hégémonie des milieux conservateurs, culte de l'homme providentiel, islamisation autoritaire du pays et rejet des valeurs occidentales, telle sera la "Nouvelle Turquie".

Des millions de Turcs restent persuadés que des puissances conspirent contre leur pays. Une théorie du complot qui est curieusement acceptée dans toutes les familles politiques, de droite comme de gauche

Le terrible attentat du nouvel an à Istanbul met en lumière des problèmes internes à la Turquie : les services de sécurité sont fragilisés et le climat politique est délétère.

Coups d'éclat diplomatiques, croissance au beau fixe, fascination des pays du Printemps arabe : le Premier ministre conservateur Tayyip Erdogan a réussi à remettre son pays sur la scène internationale. Mais la démocratie turque, elle, se cherche encore.

Prolongé a minima pour trois mois, l'état d'urgence, promulgué au lendemain du putsch avorté du 15 juillet 2016, offre au président Erdogan l'occasion d'étouffer toute forme d'opposition.

Rôle ambivalent dans la guerre régionale contre le djihad, démocratisation de la société civile, tabous historiques : focus sur la Turquie islamiste d'Erdogan.

Dans une évaluation de l'interrelation entre islam et démocratie, le résultat des dernières élections législatives du 3 novembre 2002, qui ont amené la victoire absolue d'un parti religieux dans une Turquie pourtant laïque, constitue une situation nouvelle.