Depuis sa création, en l'an 2000, l'entreprise aéronautique a une direction bicéphale. Ce modèle d'organisation plus politique qu'économique montre aujourd'hui ses limites.

Et si, entrant au capital du consortium européen, la banque publique Vnechtorgbank aidait l'équipe dirigeante à organiser la fuite des capitaux ?

Veste bavaroise ou blouson d'aviateur ? Le patron d'EADS peut arborer l'une ou l'autre. Comme les deux faces d'une même personnalité. Longtemps proche du courant chrétien démocrate, ce père de quatre enfants est aussi un aventurier casse-cou, coureur de fond, pilote d'hélicoptère, assez fou pour offrir à son prédécesseur, Louis Gallois, de sauter avec lui en parachute en guise de cadeau de départ.

Les soupçons de délits d'initiés et de désinformation de la part du management d'EADS ont obligé l'Etat actionnaire et Lagardère à dévoiler le fiasco de la gouvernance du groupe aéronautique. Thierry Breton est à nouveau sur le grill.

Le programme d'avion de transport militaire européen n'explosera pas en vol. Mais, quelle que soit la solution pour le sauver, elle coûtera cher au constructeur.

Envolé, le marché des avions ravitailleurs américains ! Le groupe doit chercher d'autres solutions pour se renforcer dans la défense et hors d'Europe.

Rares sont les scandales industriels et financiers aussi prévisibles et aussi peu annoncés.. A ceci prés que, dans l'affaire EADS-Lagardère, où se situe le scandale principal ?

C'était un mariage improbable : l'Aérospatiale, propriété de l'Etat français, le groupe Lagardère, propriété d'un patron d'exception, et Dasa, filiale du géant allemand DaimlerChrysler. Et pourtant, cette machine, devenue le premier groupe européen d'aéronautique, a réussi son envol.

Grâce à un lobbying intense, en particulier auprès de Jacques Chirac, Noël Forgeard espère prendre la présidence du géant EADS, forçant la main d'Arnaud Lagardère. Les Allemands pourraient tirer bénéfice de cette bataille franco-française. Boeing aussi.