Il existe, de longue date, une légende noire à propos de Racine, souvent présenté par les commentateurs sous les traits d'un ambitieux à qui un talent hors du commun aurait ouvert la voie d'une ascension inespérée.

Que nous le voulions ou non, nous sommes habités par le théâtre tragique tel qu'il s'est inventé en un temps et un lieu (la période d'institution d'un régime démocratique puis ses vicissitudes, à Athènes), comme par l'énigme esthétique de son accomplissement comme "genre".

Peut-être bien que toute l'oeuvre du poète écossais Hugh MacDiarmid (1892-1978) se résume à une question de frontières. Celles, poétiques, qu'il voulut effacer et celles, politiques, qu'il s'efforça de tracer. Les critiques restent divisés sur la question de savoir s'ils peuvent se permettre d'ignorer son engagement nationaliste- en faveur de l'indépendance écossaise - et communiste quand ils abordent ses vers qui révolutionnèrent non seulement la poésie écossaise, mais aussi la littérature des îles britanniques, et au«là des mers, les littératures anglophones.

"Le Monde du silence" est sans doute l'ouvrage le plus poétique de Max Picard : « Le silence émerge comme quelque chose des temps premiers dans le bruit du monde d'aujourd'hui. Il est couché là tel un animal primitif non point mort, mais vivant L'on peut encore voir le large dos du silence, mais l'animal primitif s'enfonce toujours plus profondément dans les broussailles du bruit d'aujourd'hui. C'est comme si l'animal primitif s'enfonçait peu à peu dans les profondeurs de son propre silence.

Dans les premières décennies du XXe siècle, loin de l'image convenue d'un pays archaïque fait de terres sèches et d'arriération religieuse, circulait entre Madrid et l'Andalousie une intense modernité. Créée en 1910, la Résidenoe des étudiants de Madrid, fondée sur un projet d'ouverture interdisciplinaire et de dialogue international, accueillit ainsi l'élite intellectuelle et littéraire de la jeunesse espagnole, qui pouvait y rencontrer Unamilllo, Manuel de Falla, Ortega y Gasset, Eugenio d'Ors, où y inviter pour des conférences Valéry, Stravinsky, Keynes, Calder, Bergson, Le Corbusier...

Karim Haouadeg critique pour "Europe" le spectacle "Nijinski, ou la dernière danse du dieu bleu", d'après les "Cahiers" de Vaslav Nijinski donné au Théâtre du Soleil.

Raphaël Bassan livre la critique du film "Abou Leila" d'Amin Sidi-Boumédiène, jeune cinéaste algérien

« Musique et économie », c'est le thème qu'affiche pour cette année la Maison de la Culture de Grenoble ; si elle a des raisons d'être tout particulièrement attentive à ce problème, il n'en concerne pas moins la musique de tous les pays et de tous les temps.

En 2017, Erwin Wurm représentait l'Autriche à la Biennale de Venise. Ses oeuvres sont exposées dans de nombreux musées, de l'Albertina de Vienne au MoMA de New York, du Centre Pompidou à Paris à la Tate Modem de Londres. Erwin Wurm se désigne depuis toujours comme sculpteur. Recourant à diverses pratiques et médias, il qualifie aussi paradoxalement ses photographies de sculpture. Quelque deux cents tirages de cet artiste né en 1954 ont été rassemblés pour la rétrospective que lui consacre ce printemps la Maison européenne de la photographie.

Validé par la commission d'enquête publique, le projet avait pourtant fait l'objet de vives critiques dans le rapport des quatre experts mandatés par la Ville de Paris.

Des architectes, urbanistes et artistes s'emparent de la rue au moyen de constructions éphémères, pour questionner la participation citoyenne dans les enjeux urbains.

Le cas de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG) illustre la nécessité de repenser le fonctionnement et le développement des territoires aéroportuaires.

Le Forum urbain mondial d'Abou Dhabi a permis aux acteurs français de lancer une invitation à renouveler les modèles pour "habiter le futur".

"Villes et territoires durables" était le thème du Sommet Afrique-France qui devait se tenir du 4 au 6 juin 2020 à Bordeaux. Pour reprendre et structurer un urbanisme des périphéries et développer les villes secondaires du continent africain, il faut partir des réalités observées ces dernières décennies.

A l’heure où "Ubranisme" boucle ce numéro, la planète vit une très grave crise sanitaire qui affecte pour la première fois depuis longtemps le monde occidental, l’Europe et la France. Impossible de prédire ce qui en sortira quand la pandémie sera derrière nous. Mais il est déjà frappant de constater que le fort ralentissement de l’activité économique, la réduction des mobilités et l’arrêt de la consommation hors alimentaire apaisent le climat des villes, réduisent les pollutions atmosphériques, et qu’une forme de frugalité s’impose aux modes de vie.

Architecte et urbaniste italienne, européenne de coeur, Grand Prix de l'urbanisme 2013 en France, Paola Vigano revient sur son enfance, ses années de formation et l'émergence de sa pensée, à l'Ecole d'architecture de Florence. Dans la continuité de son association avec Bernardo Secchi (1934-2014), elle approfondit les concepts de "ville diffuse" et de "métropole horizontale", et esquisse un projet biopolitique pour la transition et les territoires.

A la lecture du dossier « Questions à l'urbanisme », Jean-Pierre Mispelon a senti poindre l'idée que les urbanistes seraient « enfermés » dans leur corporatisme. Il entend montrer que ce n'est pas « s'enfermer » que de circonscrire l'identité des urbanistes.

Comment ont été vécus l'arrivée de l'épidémie et le confinement dans les quartiers dits "sensibles" ? Pour le savoir, nous avons réactivé les contacts que nous avions noués dans l'ensemble urbain de La Villeneuve, à Grenoble, lors d'un reportage publié il y a cinq ans. Entre solidarité, deals au grand jour, concerts au balcon et tirs de mortier, la période a poussé le quartier au bord de l'éclatement, tout en l'ouvrant sur une crise mondiale.