Les films de David Cronenberg connaissent souvent ce même destin : ils troublent, rebutent parfois, puis, pour beaucoup, deviennent des classiques. En somme, le trajet des "Linceuls" est emblématique puisqu'il sort en France près d'un an après un accueil circonspect au Festival de Cannes 2024, mais aussi dans la foulée d'une rétrospective dans le temple de la Cinémathèque française.

La sortie simultanée en salle, le 2 avril, et en un coffret riche en suppléments exceptionnels d'un ensemble de dix films de la période britannique d'Alfred Hitchcock est un événement majeur.

D'Ernst Lubitsch, le public contemporain connaît surtout le classique des classiques "To Be or Not to Be" (1942), mythique satire antinazie sans cesse rééditée avec succès, qui figura au programme du baccaléauréat il y a quelques années, ou "Ninotchka" (1939) qui fit rire Garbo, puis des générations de cinéphiles. Les Parisiens plus âgés se souviennent du triomphe, jamais égalé depuis, de la reprise en salle dans les année 1980 de "The Shop around the Corner" (1940), tourné presque à huis clos dans le décor d'une maroquinerie de Budapest.

Magnifiques, et en partie inédites, les lettres que le réalisateur échangeait avec Carné, Varda, Hitchcock et d'autres cinéastes sont un document essentiel sur son art et le cinéma de son temps.

Alors que le Festival de Cannes bat son plein et véhicule une image glamour du métier, la réalité n'est pas si rose pour de nombreux auteurs-réalisateurs.

Il y a trois ans, son "Pacifiction" porté par un Magimel incandescent sortait le cinéaste espagnol de la marge. On le retrouve aujourd'hui dans un théâtre parisien pour parler de tauromachie, sujet de son formidable documentaire, "Tardes de soledad". Bienvenue dans l'arène.

"Mikado", réalisé par Baya Kasmi, et "Le Mélange des genres" de Michel Leclerc, coécrit par la scénariste, sortent simultanément en salles. L'occasion de faire dialoguer ce duo singulier initié en 2010 pour "Le Nom des gens". Pour "Première", ils reviennent sur leur vision du cinéma et leur collaboration qui perdure malgré, ou grâce à, leurs désaccords.

Stars des tapis rouges mais précaires dans la vie... Plongée dans le paradoxe financier du métier de réalisateur. Entre rêve de création et réalité économique angoissante, leur quotidien est loin des paillettes de Hollywood ou des marches cannoises : enquête sur ceux qui fabriquent vos films.

Il vient de perdre coup sur coup les deux hommes de sa vie, mais continue à tracer son propre chemin, libre et provocateur.

Dans "Last Words", le réalisateur devenu fermier en Italie tente de réconcilier culture et agriculture.