Une fois n'est pas coutume, Albert Serra, cinéaste catalan, a délaissé la fiction pour filmer le matador péruvien Andrés Roca Rey dans ses corps-à-corps avec les taureaux. Histoire de corps, selon l'artiste et aficionado Christian Milovanoff, "Tardes de soledad" ("Après-midi de solitude") a reçu la Coquille d'or qui, au festival de Saint-Sébastien, distingue le meilleur film. Il sort en France le 26 mars 2025.

Pour beaucoup de spectateurs, la découverte de "Tardes de soledad" sera aussi leur première confrontation avec une corrida. En général, lorsque l'on parle de ce sujet, la question est d'être pour ou contre, or ce n'est pas le problème du film de Serra, qui peut convaincre aussi bien les aficionados que les détracteurs - notamment par la place qu'il accorde à la souffrance du taureau. Il laisse surtout le spectateur avec lui-même face à une réalité bien plus complexe que les clichés qu'elle charrie. Sommaire. Le roi et l'arène. L'art comme arène fantôme.

Longtemps rétif au documentaire, le Catalan Albert Serra y entre par la grande porte, celle qui donne sur l'arène de la corrida, après avoir immergé, deux années durant, ses caméras dans le quotidien d'un torero star, le Péruvien Andrés Roca Rey. Il signe là son meilleur film, qui lui a valu trois prix, dont la Coquille d'or (Concha d'oro) au festival de San Sebastian, en septembre 2024.

Il y a trois ans, son "Pacifiction" porté par un Magimel incandescent sortait le cinéaste espagnol de la marge. On le retrouve aujourd'hui dans un théâtre parisien pour parler de tauromachie, sujet de son formidable documentaire, "Tardes de soledad". Bienvenue dans l'arène.

Albert Serra avec "Tardes de Soledad" signe un film documentaire extraordinaire sur la tauromachie et la mort. Sublime.