De 2007 à 2012, le conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy a facturé 3 millions d'euros au Château des prestations parfois inexistantes. Contrats signés sans appel d'offres, marges confortables... Le grand déballage menace le clan de l'ex-président.

Longtemps l'ex-chef de l'Etat a toléré le franc-parler de Nathalie Kosciusko-Morizet, qu'il a promue vice-présidente de son parti. Maintenant qu'elle prétend le défier à la primaire, il a décidé de s'en débarrasser.

Le retour en scène de Jean-François Copé n'est pas une bonne nouvelle pour l'ex-président de la République. Trop ressemblants pour se supporter, les deux champions de la droite décomplexée ont des comptes à régler. En toile de fond, la primaire et l'affaire Bygmalion.

Alors que Nicolas Sarkozy vient d'être entendu par les juges, "l'Obs" révèle le détail des frais non enregistrés dans les comptes d'une campagne présidentielle qui aurait coûté 50 millions d'euros, le double du plafond autorisé par la loi.

Quarante ans qu'ils s'admirent et s'exaspèrent, s'allient ou s'affrontent à fleurets mouchetés. Entre le maire de Bordeaux et l'ex-président, favoris pour la primaire, l'heure de la bataille a sonné.

Dans les sondages, il est distancé par Juppé. Mais dans les supermarchés où il dédicace son livre, il fait un carton. Grisé par ses fans, l'ex-président et probable candidat à la primaire est persuadé qu'il va tout renverser.

Pour tenter de revenir dans la course, l'ex-chef de l'Etat, qui vient de déclarer sa candidature, n'hésite pas à réécrire l'histoire de son quinquennat. Inventaire revu et corrigé sur la sécurité, l'économie et la Libye.

L'un enchaîne les selfies avec ses fans, l'autre prend consciencieusement des notes... A la foire agricole de Châlons, les deux favoris de la primaire à droite ont affiché leurs styles radicalement opposés.

Les deux magistrats chargés de l'affaire Bygmalion n'ont pas la même vision de l'enquête. L'un veut renvoyer l'ancien chef de l'Etat devant le tribunal correctionnel. L'autre hésite.

Les attaques répétées de Nicolas Sarkozy contre le maire de Pau visent à mobiliser ses troupes contre celui qui a voté Hollande en 2012. Mais elles révèlent aussi l'inquiétude du camp de l'ex-président face à la candidature d'Alain Juppé.

Convaincu que l'anti-sarkozysme s'était atténué, l'ancien chef de l'Etat n'a jamais envisagé une telle déroute. Retour sur les ratés d'une campagne. Sans doute sa dernière.