De Beyoncé à Raoul Peck en passant par Toni Morrison, les artistes inspirent le mouvement Black Lives Matter. Partagées sur les réseaux sociaux, certaines de leurs oeuvres sont devenues des symboles.

Depuis la mort de George Floyd, cet homme noir tué par un policier lors de son arrestation à Minneapolis (Etats-Unis), le mouvement antiraciste a pris un nouvel essor dans le monde. En France, outre les manifestations dénonçant le racisme menées par Assa Traoré, se sont multipliés les signes de soutien sur les réseaux sociaux ou les conseils de lecture pour se « déconstruire». Dans la foulée, Virginie Despentes a écrit une lettre dans laquelle elle incitait les personnes non racisées à réfléchir à la notion de « privilège ». « Je ne peux pas oublier que je suis une femme.

La juste émotion suscitée par la mort de George Floyd conduit à un amalgame entre des sociétés bien différentes. Confisquant l'antiracisme, le mouvement indigéniste prétend que la France serait intrinsèquement raciste. Sommaire. La France est-elle raciste ? Politique. Comme une gêne aux entournures. Le nouvel antiracisme, une idéologie sans programme. Ecole. "L'ascension sociale reste minoritaire". La dalle d'Argenteuil bout toujours. David Le Bars, président du Syndicat des commissaires : "Il faut changer d'urgence la formation des policiers". Bavures : une bataille à armes inégales.

S'il est limpide dans ses mots, le président peut-il l'être dans sa lutte contre ceux qui divisent la République ? Sommaire. Le long chemin d'Emmanuel Macron. Elisabeth Badinter : "C'est la naissance d'un nouveau racisme". Rokhaya Diallo : "L'universalisme est aujourd'hui une posture". A Dijon et Paris, plongée au coeur des manifestations. Un mouvements à l'accent américain.

C’est l’alpha et l’oméga de sa vie. Depuis la mort, le 19 juillet 2016, de son frère Adama au cours de son interpellation par des gendarmes, Assa Traoré crie à l’injustice et au meurtre. De posts Facebook en mobilisations, elle est parvenue, avec l’aide de militants antiracistes issus de la mouvance décoloniale, à fédérer autour de sa cause. Au point de réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes aux cours de deux manifestations, en juin, à Paris, dans le sillage de l’indignation soulevée par le meurtre de l’Américain Georges Floyd.

Avec "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait" d'Emmanuel Mouret, Camélia Jordana confirme sa place dans le cinéma français : elle n'est plus assignée à des rôles liées à ses origines. Pour autant, l'actrice poursuit son combat féministe et antiraciste, que ce soit en chansons ou via des prises de position partagées avec Adèle Haenel et Aïssa Maïga.

Mise à l'index, censure de la pensée, intolérance à la contradiction... Dans une lettre ouverte publiée cet été dans "Harper's Magazine", des personnalités dénonçaient la "cancel culture" à l'oeuvre aux Etats-Unsi dans le sillage du mouvement "Black Lives Matter". A l'initative, l'essayiste afro-américain Thomas Chatterton Williams. Avec d'autres intellectuels noirs, il fait entendre une voix dissidente. Et met en garde : loin de mettre en échec Donald Trump, ce nouvel antiracisme lui rend service.

Le 31 juillet 1972, un commando détourne un avion de ligne américain. Les pirates de l’air sont des black panthers, ces militants des droits civiques qui revendiquent le fait de prendre les armes pour lutter contre le racisme. Parmi eux, Melvin et Jean McNair vont trouver refuge en France. Entre le soutien public de personnalités médiatiques et l’appui discret d’une poignée de hauts fonctionnaires, le couple s’est bâti une nouvelle vie à Caen, engagé auprès de la jeunesse.

Une nouvelle génération de militants, portée par le milieu universitaire français qui s'inspire des Etats-Unis, transforme le combat contre les discriminations en « terrorisme intellectuel », alerte le politologue Pierre-André Taguieff.

Vous l'avez sans doute déjà lu dans "Causette". Vous l'avez certainement entendu dans les débats sur le racisme. Depuis quelques années, l'expression « personnes racisées » a fait irruption pour désigner, pêle-mêle, les personnes non blanches et les personnes susceptibles d'être victimes de discriminations. Peut-être que vous avez, vous aussi, adopté cette formule. Peut-être, à l'inverse, que vous ne savez pas exactement ce qu'elle signifie. Les avis divergent quant à la pertinence de son usage. Un peu de pédagogie s'impose.

Dans "l'Imposture décoloniale", le politologue et historien des idées dissèque les impasses de ce "nouvel antiracisme", qui tend à s'imposer dans les milieux tant militants qu'universitaires.

Les mises à bas de statues lors de manifestations contre le racisme se multiplient dans le monde. "Sciences et Avenir" a demandé à des historiens, des géographes et des anthropologues leur analyse sur ces mouvements de contestation qui prennent de l'ampleur.