Prolongeant les pratiques médiévales, l’emblématique (étude des emblèmes) était omniprésente dans le quotidien de la Renaissance et ne concernait pas exclusivement les élites. Il s’agissait d’un véritable langage symbolique de l’identité, individuelle ou familiale, qu’il fallait aussi savoir lire et parler pour être en mesure de le comprendre. Malgré les destructions de la Révolution, la collecte conduite par l’antiquaire érudit François-Roger de Gaignières (mort en 1715) a permis de conserver le souvenir d’un nombre important de supports armoriés.

C'’est un épisode rare dans les arts figuratifs de l’Époque moderne – et pourtant décisif – que l’auteur anonyme de ce Songe de Pierre a choisi d’illustrer. La source s’en trouve dans le Nouveau Testament (les Actes des Apôtres, 10). Centurion de Césarée (en Judée), Corneille, non circoncis mais « religieux », a la vision d’un ange qui lui dit de faire chercher à Jaffa un certain Simon, surnommé « Pierre ».