Loui, auteur de "Redflower", dévoile ses inspirations.

Créé en 1933 par Shimada Keizo, ce manga méconnu en Occident a joué un rôle important dans l’industrie culturelle japonaise. On a oublié qu’il fut un outil de propagande de l’expansionnisme.

Officiellement adaptée, discrètement citée, tranquillement pillée... L'oeuvre de H.P. Lovecraft est un incroyable réservoir de concepts que les créateurs de fictions du monde entier n'hésitent pas à siphonner. Au Japon, les histoires du maître de Providence ont engendré dans le manga quelques visions hallucinées que les lecteurs éclairés auront tôt fait de repérer. En voici quelques-unes que nous avons débusquées...

Prophète du manga de baseball au Japon, terre d'élection pour les grandes sagas sportives, Yûji Terajima rejoint la collection patrimoniale de l'éditeur Mangetsu avec Ace of Diamond, un« édifice» de 81 tomes (pour ses deux parties) dont les portes s'ouvrent enfin au public francophone. Fan de musique punk et nostalgique d'une culture furyô aujourd'hui disparue, l'auteur revient pour nous sur la genèse de sa série-fleuve, ses inspirations, ses maîtres et sur l'« émancipation » de ses héros...

Superstar de l'illustration, Akihiro Yamada est un de ces talents discrets qu'on cherchait depuis longtemps à interroger. Célèbre pour ses travaux autour d'univers de pure fantasy, l'artiste a récemment refait surface en France grâce à Pika, qui a sorti il y a quelques mois l'intégrale de son manga "Les Chroniques de la guerre de Lodoss - la Dame de Falis". Impossible, dès lors, de ne pas tendre notre micro à ce maître ès merveilleux à l'occasion de ce numéro très "héroïque"...

Passionnée d'histoire occidentale et d'art européen, Nao Iwamoto épanche sa soif de voyages et de découvertes avec "Les 7 chevaliers du Royaume des Marronniers", énergique saga médiévale-fantastique très remarquée au Japon et dont les premiers tomes viennent tout juste de sortir en français (chez Akata). Grande amatrice de fantasy, la mangaka a pris le temps de nous parler de son rapport au genre et de son évolution stylistique.

Avec "Übel Blatt" (édité par Ki-oon), Etorouji Shiono a su se démarquer du tout-venant du manga de fantasy et s'assurer une jolie notoriété hors du Japon. Revenue sous les feux des projecteurs en 2024 avec une suite et un anime (diffusé sur Prime Video), la série méritait bien un rembobinage commenté par son propre créateur, capté dans les nouveaux locaux hi-tech de son éditeur Square Enix, à Tokyo.

Un hit dès sa première série ("Umizaru", disponible à une époque lointaine chez Kabuto), un manga phénomène de société ("Give my Regards to Black Jack", ressorti chez naBan) et une aura de wonder boy du seinen version Y2K : Shûhô Satô a longtemps eu la cote avant d'envoyer promener ses éditeurs et de raconter son martyr d'auteur à succès dans "Stand by me Kakuemon" (éditée chez Meian), série autopubliée qui rue sévèrement dans les brancards d'une industrie du manga pétrie d'inhumanité. Ça balance un max à Tokyo...

Taïwanaise d'origine, Gao Yan vit désormais son rêve de mangaka au Japon, où elle est est publiée dans les pages de l'incontournable "Comic Bearn". Sa première série, "The Song About Green", autobiographie romancée située entre Taipei et Tokyo, n'est rien de moins que l'un des premiers grands mangas de l'année 2025 sortis en France, ce qui nous a naturellement conduits à échanger avec la jeune artiste expatriée afin d'en savoir plus sur son parcours atypique et ses ambitions.

Incisive mais jamais morose, Natsumi Aida aborde depuis ses débuts les travers sociétaux d'un Japon conservateur avec humour et lucidité. Découverte en France via le virevoltant "Switch Girl!!" (chez Delcourt), elle s'impose instantanément comme une figure majeure du shôjo des années 2000. Invitée d'honneur de la dernière Foire du livre de Bruxelles, où elle était accompagnée de son fidèle éditeur français Akata (responsable des sorties d'"Ugly Princess", "Analog Drop" et "Le Bourge et la Cagole"), l'autrice est revenue sur sa carrière le temps d'un entretien en absolue décontraction.