Du séisme qui bouleversa la Russie en 1917 émerge le récit d’une révolution sociale qu’accompagna avec radicalité le parti bolchevique, force politique dont le projet émancipateur passait prioritairement par l’éducation des masses. Sa démarche autoritaire, aggravée par le « communisme de guerre », suscitait déjà des critiques au temps de Lénine, avec une interrogation-clé : agir avec le peuple ou seulement en son nom (pages 14 et 15) ? La révolution d’Octobre ébranla le monde ; elle secoua également l’art, réinventé jusque dans sa finalité.

Les conquêtes sociales de ces deux derniers siècles présentent partout la même limitation : si, en principe, les peuples décident de leur destin politique, il n’est pas question de souveraineté populaire sur l’économie. Remédier à cette hémiplégie n’implique-t-il pas pour les progressistes un changement de perspective : non plus seulement s’opposer aux réformes, mais promouvoir un autre modèle ?

Bloqué par des manifestations contre l'insécurité, ce département français cumule les problèmes sociaux. Reportage à l'hôpital de Mamoudzou, où viennent accoucher des centaines de Comoriennes clandestines.

Le projet ProSavana veut profiter du corridor de Nacala, un espace africain favorable aux cultures de rente, pour y placer des exploitations commerciales. Piloté par le gouvernement du Mozambique, l'Agence japonaise de coopération internationale et l'Agence brésilienne de coopération depuis 2008, il se heurte pourtant à l'opposition des paysans mozambicains, qui ne veulent pas voir leurs terres être pillées. Ils revendiquent leur droit d'appartenance à cet espace et ne veulent pas le céder à de grandes multinationales, quitte à s'opposer à leur propre gouvernement.

Depuis avril, le Nicaragua est en proie à des affrontements de rue. D'un côté, des manifestants d'origines sociales variées et aux ambitions souvent incompatibles. De l'autre, le chef de l'État, M. Daniel Ortega, que la répression n'effraie pas. Dans les années 1980, le dirigeant sandiniste pouvait compter sur le soutien de la gauche internationaliste. Qu'en est-il aujourd'hui ?

« Écoterroriste », « membre de l'ultragauche » ou « élément radical »... Peu importe le nom de cet ennemi : pour les tenants de l'ordre, chaque mobilisation sociale est l'occasion d'imaginer une loi pour l'éradiquer. Quitte à rogner des libertés ou à contredire la Constitution.

Alors qu'en France, la réforme des retraites a donné lieu à des manifestations historiques, en Belgique, le combat pour des pensions dignes et équitables a fait naître un drôle de mouvement : l'autoproclamé "Gang des vieux en colère", une bande informelle adepte du happening qui n'aime rien tant que chahuter les multinationales et squatter le bureau des ministres. Et qui se livre ici.

Coautrice, avec Mahaut Chaudouët-Delmas et Samuel Grzybowski, d’un essai interpellant vivement la gauche, celle qui fut l’une des figures des gilets jaunes s’interroge sur la distance toujours plus grande entre les politiques et les citoyens. Il importe selon elle de mieux entendre ces derniers pour transformer les institutions et, ainsi, « changer (vraiment) la vie ».

Cette semaine sera déterminante pour le mouvement. Dans les Hautes-Pyrénées, la montée à Paris est exclue. La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, les Jeunes Agriculteurs et la Confédération paysanne 65 appellent à poursuivre la mobilisation même si leurs actions ne convergent pas pour l’heure. Pour tous, le conflit doit s’amplifier. Sommaire. Agriculteurs, une colère bien enracinée. Quand les partis labourent le terrain électoral. Converger sans la FNSEA, mission impossible ? Une indulgence sélective.

En première ligne sur la question du revenu des agriculteurs, distributeurs et industriels mettent sur la table quelques solutions pour faire évoluer la situation. Détails. Quelques données chiffrées.

Il n'y a pas eu de "convergence des luttes" ni de retour des "gilets jaunes". Mais ce serait une erreur pour le gouvernement de pousser un soupir de soulagement, car rien n'est terminé, estiment les médias internationaux. L'hiver 2022 sera dur en France pour de nombreux ménages. Face à l'inflation et à un sentiment d'injustice, la question de la juste répartition des richesses se pose avec une nouvelle urgence, et pourrait bien devenir explosive quand l'Élysée attaquera les prochaines réformes. Les analyses de la presse étrangère. Sommaire.

"Mon pays imaginaire", le nouveau documentaire de Patricio Guzman, actuellement en salles, revient sur les manifestations qui ont secoué le Chili en 2019. Une époque où le pays croyait en un avenir moins inégalitaire.