Art populaire et de distraction, le cinéma constitue une grille pour comprendre la perception qu'une société a d'elle-même et de son environnement. A partir d'un certain nombre de films, cet essai confronte leur imaginaire avec les évènements auxquels ils renvoient.

La surveillance ne cesse de générer de nouvelles images. Des portraits d'identité à la reconnaissance faciale, de la vidéosurveillance à la lecture des empreintes digitales, les modalités du regard surveillant sont nombreuses et en renouvellement permanent. Parce qu'il se fonde lui aussi sur la prise de vues, le cinéma peut faire l'objet d'un soupçon : ne contribue-t-il pas, en capturant des images, à prolonger le contrôle visuel ? Ce livre retrace un siècle de cinéma à la lumière de cette question. Pour y répondre, chaque chapitre détaille une double fascination, au sein des oeuvres, pour les dispositifs de surveillance et pour le spectacle de leur détournement. Cette cartographie des « formes furtives » suggère ainsi que la question politique des limites de la prise de vues implique une investigation esthétique.

S.M. Eisenstein (1898-1948), décorateur, metteur en scène de théâtre et cinéaste, a aussi consacré de nombreuses pages à l'analyse d'oeuvres d'art et de littérature venant de tous horizons et de toutes époques. De cette oeuvre théorique, sont ici extraits des textes qui définissent une méthodologie de l'analyse de l'oeuvre d'art utilisant le cinéma comme "patron" ou confrontant le cinéma à l'art.