Chaque matin, la Sica d’Hyères, située dans le Var, organise une vente au cadran dans le plus grand marché aux fleurs de France. Environ 100 professionnels, grossistes et fleuristes, participent à ces enchères pour acheter des fleurs coupées locales. La moitié de la production nationale de fleurs coupées, toutes cultivées dans un rayon de 25 kilomètres autour du site, transite par la Sica d’Hyères. Le site s’étend sur 5 hectares, avec des travaux d’extension en cours. Chaque année, 66 millions d’unités (tiges ou bouquets) sont vendues aux enchères à la Sica d’Hyères, qui regroupe 350 producteurs employant environ 1 000 salariés. Ces producteurs, sociétaires de la Sica, doivent fournir au moins 50 % de leur production à la structure, mais le taux réel d’apport atteint en moyenne 82 %. Parmi eux, Ludovic Morel produit 500 000 anémones par an sur 1,2 hectare, toutes vendues à la Sica, tandis que Philippe Brutinel cultive 250 000 tiges de renoncules et entre 100 000 et 120 000 pivoines chaque année. La saisonnalité est marquée, avec la moitié de l’activité concentrée entre février et mai. En 2024, le chiffre d’affaires de la Sica d’Hyères a atteint 36 millions d’euros, en hausse de 4 %. La vente au cadran dure une heure chaque matin, durant laquelle environ 3 000 transactions sont réalisées, avec des pics à 4 000 ou 5 000 transactions à l’heure lors de la Saint-Valentin. Les fleurs, cueillies la veille, sont expédiées dès avant 10 h vers Paris et d’autres régions, assurant une fraîcheur optimale. La filière française mise sur la proximité, la qualité et la fraîcheur pour se différencier de la concurrence internationale, notamment des producteurs du Kenya, d’Éthiopie, d’Équateur et de Colombie. Moins de 48 heures s’écoulent entre la cueillette et la mise en vente chez les fleuristes, garantissant une tenue en vase d’au moins sept jours. En France, on compte 7 692 fleuristes, employant environ 15 000 salariés, pour un chiffre d’affaires annuel de 1,52 milliard d’euros. Selon Valhor, 90 % des fleuristes proposent des végétaux français, qui représentent 14 % de leur chiffre d’affaires. Par ailleurs, 62 % des entreprises présentent des végétaux labellisés Fleurs de France, certification qui garantit la production française et représente 6 % du chiffre d’affaires. La filière souhaite augmenter cette part pour soutenir la production locale, malgré l’absence d’une mention obligatoire de l’origine des fleurs. Les fleuristes sont encouragés à valoriser la filière française, et les clients à privilégier les fleurs locales, comme la renoncule française, pour les grandes occasions.