Grand succès de librairie, "Le Dimanche de Bouvines", publié en 1973, est un livre limpide, précis et novateur. Qui réconcilie l'histoire de l'événement et l'analyse des structures sociales.

Par sa puissance d'évocation, ce livre s'est imposé comme classique. Tout en ouvrant les portes de l'histoire à un public plus large.

Georges Duby, médiéviste de renommée internationale, auteur de livres qui ont fait date, comme "Le Chevalier, la femme et le prêtre", "Le Dimanche de Bouvines", ou "Dames du XIIe siècle", est mort il y a près d'un an...

Voici dix ans que s'est éteint Georges Duby. Son oeuvre, vouée à l'exploration du Moyen Age, mêlant le scrupule de l'historien à la jubilation de l'écrivain, reste d'une précieuse actualité.

Qu'est-ce qu'une ego-histoire ? Rien de connu avant que Pierre Nora, éditeur et historien lui-même, s'interroge sur l'histoire vécue par les historiens et de ses effets possibles sur celle qu'ils écrivent.

Honneur, prouesse, loyauté et mépris des richesses : telles sont les valeurs fondamentales du chevalier de l'An Mil. Elles ont été largement diffusées, à la fin du Moyen Age, par les poèmes, les romans et la littérature courtoise...

Comment raconter la vie de celles qui n'ont pas de voix ? C'est l'extraordinaire pari gagné par notre maître du Moyen Age.

Professeur au collège de France, Georges Duby, dont le dernier ouvrage, "La Chevalerie", vient de paraître aux éditions Perrin, a consacré sa vie à étudier la société médiévale.

Deux livres d'historiens de renom. Mais rien qui les assortisse sauf un même objet : deux siècles de ce Moyen Age de mille ans que l'un et l'autre regardent, écoutent, chacun à sa façon. Georges Duby avec l'élégance et l'art qu'on lui connaissait, Jean Wirth en chercheur attaché à toutes les implications d'un système de représentation

Une même conviction sous-tend les deux entreprises : « l'écriture de l'histoire ménage un chemin étroit, sinueux, escarpé vers la création littéraire ». Le postulat n'est pas dépourvu d'ambiguïté : « Duby écrivain ? Quelle bonne nouvelle pour qui refuse la postérité de Duby historien !

Le 27 juillet 1214, le roi de France Philippe Auguste remporte, à Bouvines, une victoire sur l'empereur Otton IV, allié du roi d'Angleterre Jean sans Terre. Philippe Auguste réduit la puissance menaçante des Plantagenêts, à la tête d'une immense fédération féodale couvrant tout l'ouest de la France. Au XIIIe siècle, la victoire se transforme en légende : c'est le mythe de la naissance de la nation et de la royauté réunies. C'est ce que montre Georges Duby en 1973 dans son livre sensation, "Le dimanche de Bouvines".