Le présent ouvrage a pour sujet la mise en musique des textes de Jean Cocteau. Il est constitué de deux parties complémentaires et interactives: d’une part, un catalogue raisonné décrivant l’ensemble des textes de Cocteau mis en musique à travers le monde et jusqu’à notre époque; d’autre part, une série de contributions scientifiques analysant les conditions et les possibilités qui ont permis un tel foisonnement de création musicale. En effet, plus de 600 textes ont été recensés ayant donné naissance aux genres et aux styles musicaux les plus divers, de la musique classique à la chanson contemporaine, des mélodies orchestrales aux rythmes de jazz, des cantates et oratorios aux musiques de scène, des opéras-comiques aux musiques de film. C’est dire si cet ouvrage est en mesure de révéler bien des surprises en ce qui concerne l’impact de Cocteau sur le champ musical moderne et contemporain. Chacune des contributions scientifiques étudie non seulement le contexte qui a incité tant de musiciens à s’intéresser à Cocteau, mais s’interroge sur la dimension musicale qu’il a prévue et inscrite lui-même dans l’ensemble de ses œuvres. S’expliquent ainsi l’étonnante aptitude de Cocteau à collaborer avec les plus grands musiciens de son époque, son talent exceptionnel à transférer et à adapter certaines techniques musicales dans ses propres créations - songeons à ses films et ses dessins -, mais surtout le succès que ses textes ont remporté et continuent encore à remporter de nos jours. Signalons la présence dans ce volume du texte entièrement inédit de l’une des dernières grandes œuvres de Cocteau, l’oratorio Patmos.

Cet essai, mis en chantier après la mort de Barthes, retrace la trajectoire entière du sémiologue et se développe sur deux niveaux. Une «séquence» explique chaque livre de Barthes: le contexte de pensée où il se meut, ainsi, Marx pour Le Degré zéro et Mythologies, Le structuralisme pour S/Z et Système de la mode, Deleuze pour la Leçon, le zen pour L'Empire des signes ou La Chambre claire. Ceci compose la, face didactique de l'ouvrage, en autorise la présentation comme un véritable guide de l'oeuvre étudiée, séduisant pour les enseignants comme pour les étudiants. A un niveau second mais corrélatif, le projet est porteur d'une ambition plus grande: à la lecture de Barthes, on remarquera, l'importance que revétait à ses yeux le problème éthique: tout son travail on le voit bien, consiste en la recherche d'une moralité du signe, a-t-il pu écrire à propos de lui-même. Or, la notion de signe ayant fini, pour Barthes, par recouvrir tout notre réel, soit la culture - de l'amour à là gastronomie, en passant par la mort et la photographie - , l'éthique recherchée concerne donc notre existence même. Par ailleurs, c'est précisément l'éthique qui est venue à manquer dans le champ philosophique contemporain. Si quelques-uns tentent de ranimer des discours enfuis, (« la nouvelle philosophie» ou René Girard voire Lévinas), les penseurs élaborant de nouveaux concepts (Deleuze, pour citer le plus novateur) font silence sur cette problématique. Au départ de Barthes, des éléments pour une éthique véritablement contemporaine se dessinent, inattendus.

4ème de couv. : Naguère admirateurs de Barrès, André breton, Louis Aragon, Philippe Soupault et quelques autres lui intentèrent publiquement un "procès" symbolique, longuement annoncé dans la presse, pour "attentat à la sûreté de l'esprit". Il eut lieu à la salle des sociétés savantes, le 13 mai 1921. L'acte d'accusation et les témoignages parurent dans le numéro 20 de la revue du groupe, Littérature, qu'ils occupent tout entier en août 1921. La note figurant dans Littérature avent l'acte d'accusation de Breton rend compte de l'appareil judicaire déployé pour cette séance dont le sérieux tranche avec les habituelles manifestations dada ; on sait maintenant avec quel soin elle fut préparée : demandes de témoignages, qui furent adressées mêmes aux personnalités les plus hostiles à Dadda, fréquentaiton du Palais de Justice, afin de rendre plus vraisemblable et plus percutante la parodie des formes qu'on se proposait. Les journaux ont rapporté avec plus ou moins de détails le déroulement de la séance. Par-delà l'effet de sa mise en scène, les indignations et les rares approbations qu'elle souleva, à quoi tendait cette manifestation contre Barrès ? C'est tout l'enjeu de ce "dossier" que de démontrer, témoins et pièces à conviction à l'appui, que, derrière le légitime écœurement d'une génération devant l'attitude de l'homme Barrès pendant la guerre, se trame l'histoire d'un mouvement fait de tensions (Soupault récuse l'idée même de jugement, Aragon voulut défendre l'accusé, etc), d'ambiguïtés et d'humour.

Contient des lettres échangées entre les deux écrivains de 1940 à 1945, pour la plupart inédites, abordant, outre le débat théologique, trois domaines : la musique, l'art littéraire et ses interprètes, l'univers et les idées politiques. Egalement les portraits de R. Rolland par P. Claudel. Ces documents avaient été assemblés par Marie R. Rolland pour le projet d'un mémorial en forme de cahier.

Qu'auraient écrit Marguerite Duras, Françoise Sagan , Céline, Albert Camus, André Gide, Jean-Paul Sartre, René Char, Antoine de Saint-Exupéry, Roland Barthes et bien d'autres s'ils avaient laissé libre cours à leurs humeurs libertines? L'auteur invite le lecteur à découvrir ce qui aurait pu être la face noire de la littérature. Au lecteur de deviner qui se cache derrière chaque texte.

Correspondance entre l'écrivain et la femme qu'il aime, Sonia Benjacob, séparés par la guerre et la captivité. L'auteur brosse son portrait intérieur, évoque le quotidien du prisonnier soumis à la rupture brutale dans sa vie quotidienne.

Je suis physicien et j'aime l'oeuvre de Marcel Proust. Est-ce une contradiction ? A force de relire la Recherche du Temps Perdu, j'ai noté un grand nombre d'allusions aux sciences. Certaines sont très fines, d'autres assez approximatives ou même complètement erronées. En tous cas, il est évident que Proust s'intéressait au progrès scientifique de son temps et il démontre dans ses métaphores une connaissance étendue du domaine dont il utilise le langage parfois très spécialisé. Alors, possédait-il ce qu'on appelle aujourd'hui la "culture scientifique" ? A l'heure ou la société est tentée par l'irrationnel et doute du progrès, quand les jeunes se détournent des études scientifiques, il m'a paru intéressant d'analyser l'attitude de l'archétype littéraire du XXeme siècle envers les sciences. Ecrit a 20% par Proust lui-même, ce livre permet une rencontre entre science et littérature. On n'a pas si souvent l'occasion d'une telle confrontation ! Francois Vannucci

Pierre-Robert Leclercq (né en 1931) est un romancier, essayiste, auteur dramatique et critique littéraire français. Né à Limoges, mais Versaillais de cœur, d'un père picard, wattman, et d'une mère ch'ti, concierge. Pierre-Robert Leclercq fait sa scolarité à Versailles. Titulaire du Brevet élémentaire, il devient instituteur, puis administrateur de "Théâtre et Culture", de Marcelle Tassencourt, au théâtre Montansier et finalement écrivain, auteur de plus de quarante livres : : romans, essais, pamphlets, recueils de nouvelles et de poèmes. Conférencier : "Bernanos et Bloy" - Colloque Bernanos au Centre Culturel International de Cerisy-La-Salle ; "Supervielle ou l’engagement forcé", Colloque sur la Littérature française sous l’Occupation, Université de Reims ; "Marcel Aymé, l’écrivain de notre Comédie Humaine", Colloque Marcel Aymé et son temps, Journée Marcel Aymé en Sorbonne, il est l'auteur d'une vingtaine d’entrées de l'Encyclopedia universalis et devient critique littéraire aux Etudes, aux Nouvelles Littéraires, au Magazine Littéraire, au Monde des Livres et à France Culture. Il a entretenu une riche correspondance professionnelle et privée avec Jacques et Raïssa Maritain, Gustave Thibon, Albert Béguin, Marcel Jouhandeau, Henry de Montherlant, et, sur l’art dramatique, avec une trentaine de comédiens et comédiennes dont Pierre Fresnay, Dominique Blanchar, Sacha Pitoëff, Michel Bouquet, Curd Jurgens, Michel Piccoli ou Delphine Seyrig.

Né à Paris le 17 décembre 1925, Jacques Borel a quatre mois quand son père meurt ; il est dès lors élevé principalement par sa grand-mère paternelle, à Saint-Gaudens («Mazerme») ; à dix ans, il rejoint sa mère, qui est bonne à tout faire dans la famille de son frère, à Paris (les «Lohénec» tiennent en fait un hôtel de passe). Etudes à Henri-IV, puis à la Sorbonne (diplôme sur Gerard Manley Hopkins) ; professeur d’anglais. Marié en 1948, il aura cinq enfants ; en 1958, sa mère entre à l’hôpital psychiatrique de Lannemezan («Ligenère»), où elle mourra en 1976. Lui-même meurt le 25 septembre 2002. Prix Goncourt 1965 pour son premier livre L’Adoration, Grand Prix de la SGDL 1994 pour l’ensemble de son œuvre, Prix des Charmettes-J.-J.-Rousseau 1999 pour L’Effacement, son oeuvre est entièrement autobiographique, malgré la transposition de certains noms propres, et en dépit de la mention «roman» dont les Editions Gallimard ont perversement affublé ses deux premiers livres ; le mal était fait…