Il existe une expression que chacun a utilisée : « Ça me rend dingue ! » Que signifie-t-elle ? Que la réalité nous atteint, qu'elle nous porte littéralement sur les nerfs. Le terme savant est « pathomorphose » : il désigne la mutation des maladies psychiques en fonction des époques. Les troubles se modifient donc au fur et à mesure que la société change : addiction aux jeux vidéo, déficit d'attention, hyperactivité, troubles du comportement alimentaire, burn-out, ou le dernier arrivé, l'écoanxiété.

L’anorexie mentale est un trouble en évolution depuis cette dernière décennie, son origine pluri factorielle participe à la complexité de sa compréhension, qui se situe à la frontière de la médecine somatique et psychiatrique. Le corps a un impact sur les cognitions et sur les émotions, et inversement, les soins psychiatriques vont graviter autour de ces trois dimensions qui sont interdépendantes.

A l'adolescence, l'anorexie mentale fait une entrée fracassante dans la vie d'Aline, aujourd'hui 43 ans. Entre errance médicale, hospitalisations et rencontres déterminantes, c'est son lent chemin vers la rémission qu'elle nous confie à l'occasion de la Journée mondiale des TCA le 2 juin.