Pour comprendre les débats autour du "Brexit", il faut connaître le fonctionnement de la vie politique britannique, le rôle des partis et la fonction du Parlement. Il faut se rappeler aussi que l’entrée dans le « Marché commun » était guidée par des considérations économiques et non politiques. Le royaume-Uni reste majoritairement solidaire du monde anglo-saxon libéral.

Coup de génie pour les uns, scandale pour les autres : en décidant de suspendre le Parlement pendant cinq semaines, Boris Johnson a pris tout le monde de court. Le Premier ministre britannique a surtout donné un sérieux coup d’accélérateur vers la sortie de l’Union européenne, prévue dans moins de deux mois. "Enfin !" jubile la presse eurosceptique. Mais à quel prix ? Celui d’une démocratie britannique affaiblie aux yeux du monde et, sans doute, d’élections législatives anticipées dans les semaines à venir.

Au Royaume-Uni, l'ex-Premier ministre dénonce les manoeuvres de Boris Johnson et critique le leadership de Jeremy Corbyn, chef du Parti travailliste, son propre mouvement.

Phillip Blond, 53 ans, est un intello excentrique comme seul le Royaume-Uni sait en produire. Il a fait sensation en 2010 avec son concept de "red torysm", le "conservatisme rouge". Le revoici en pleine écriture de son prochain ouvrage : "The Decline Of The West".

Accord avec Bruxelles, première victoire au Parlement, élections anticipées : jamais le Premier ministre britannique n'a semblé aussi près de réussir ses paris.

Le 12 décembre 2019, les électeurs du Royaume-Uni élisent leurs députés sur fond de Brexit imminent. Face aux Ecossais, aux Gallois et aux Nord-Irlandais, les Anglais traversent une crise d’identité : sont-ils toujours le coeur du royaume ? un confetti d’empire perdu ? des losers héroïques ? se demande le New Statesman. Les états d’âme du prince Harry symbolisent-ils une monarchie à bout de souffle ? Reste encore et toujours les valeurs sûres : l’humour, les pommes de terre rôties, la bonne musique et le thé.

La dégradation de la santé de Boris Johnson a uni le pays dans la stupéfaction, jusque dans les colonnes du principal journal de gauche. Paradoxal, pour un homme politique si souvent source de divisions.

Tony Blair avait théorisé une troisième voie social-libérale, Boris Johnson a réalisé une synthèse politique en miroir : le social-conservatisme. Entre souverainisme populaire et conservatisme classique. A regarder de près à l'heure où le Royaume-Uni dit "goodbye" à l'UE. David Goodhart, explique en marge de l'article qu'"il est plus facile pour la droite d'être à gauche sur l'économie".

Depuis le référendum de 2016, les Britanniques vivent une période d'affrontements violents. Avec la fin du suspense est venu la délivrance. Et après ? Sommaire. Royaume-Uni sidéré, déchiré mais soulagé. Le vrai plan de BoJo. Europe. Bruxelles, le grand vide. Mode d'emploi : Brexit pratique.

Par ses approximations et son manque d'expérience au sommet de l'Etat, le Premier ministre suscite la défiance croissante de ses concitoyens.

De Manchester à Liverpool, beaucoup avaient voté pour lui. Très touchés par la pandémie, ils s'estiment trahis par le Premier ministre.