En avril 1951 , le premier numéro des "Cahiers du cinéma" s'ouvrait par un hommage à Jean George Auriol (créateur de "La Revue du cinéma", dont les "Cahiers" et ceux qui les ont créés provenaient), où était prôné le refus de s'abandonner à une « neutralité malveillante qui tolère un cinéma médiocre, une critique prudente et un public hébété». Sept décennies plus tard, pour établir la liste « 70 films, 70 ans », Marcos Uzal s'est replongé dans de nombreux numéros des "Cahiers."

Jacques Prévert a écrit pour son frère Pierre ses scénarios et dialogues les plus libres et les plus réjouissants. Et Pierre a naturellement été le réalisateur le plus fidèle au ton Prévert... Un ton qui fit dire à leur ami Franju : "Pierre Prévert a fait des films comiques, mais ils ne sont jamais aussi extraordinaires que lorsqu'ils sont inquiétants ! Là, il rejoint l'humour noir des surréalistes. Mais l'humour noir, ça ne part pas du comique, ça part du drame, bien sûr". Et Franju de me confier encore : "Moi, ce que j'aurais voulu, c'est que Pierre Prévert fasse des films dramatiques".

Une grande exposition et une intégrale au Centre Pompidou, une rétrospective en salles, des coffrets DVD riches et denses, une excellente monographie inédite : presque cinq ans après sa mort, l'oeuvre si précieuse du plus grand cinéaste iranien devrait être plus présente que jamais dans l'espace public français.

Une large partie de l'oeuvre du cinéaste japonais est visible en juin 2021 à la Cinémathèque française.

On se souvient de l'événement que représenta en 2010 le retour inespéré de Monte Hellman après plus de vingt ans d'absence avec "Road to Nowhere". Ce film, qui restera donc son dernier, faux polar dont le véritable objet s'avérait être le pouvoir de fascination du cinéma (ou, comme l'a écrit son ami Victor Erice, « la chanson éternelle : le rapport entre les films et la vie »), avait déçu certains de ses admirateurs : il semblait a priori mal se raccorder à la trajectoire dessinée par "The Shooting", "Macadam à deux voies" ou "Cockfighter".

La décennie des années 70 fut pour Dino Risi, comme pour beaucoup de maîtres du cinéma italien florissant de l'époque, partagée entre des énergies très paradoxales : celles d'un âge d'or parvenu à son point limite de démesure et de décadence, de flamboyance et de morbidité, d'apothéose et de pourrissement.

Que lecteur qui trouve idiot d’élaborer des listes de films ne lise pas cette page et passe directement à la suivante, en essayant de résister à la tentation de consulter nos tops, d’y réagir, d’imaginer le sien ! Pourquoi ce jeu est-il si inhérent à la cinéphilie ? Peut-être parce que le rapport aux films est inextricablement mêlé à la vie, et que ce qui se joue dans une liste relève alors un peu de l’autoportrait, de l’autobiographie. Cela rejoint le caractère à la fois intime et volatile de l’expérience de spectateur, toujours plus ou moins liée à un lieu, un moment, un état.

Du 17 au 23 janvier 2022, à Biarritz, le Fipadoc a mis à l'honneur la cinéaste Heddy Honigmann en présentant une partie de sa riche filmographie documentaire.

En découvrant les six films admirables et audacieux de Kinuyo Tanaka (1909-1977), restauré au Japon et distribués pour la première fois en France par Carlotta, on réalise que celle qui joua chez les plus grands du cinéma classique japonais (250 films en cinquante ans de carrière, des rôles décisifs chez Mizoguchi, Shimizu, Naruse, Ozu... ) était une star paradoxale.

A l'occasion de la rétrospective intégrale proposée par la Cinémathèque française jusqu'au 28 février 2022, ainsi que de la ressortie en salles (depuis décembre et jusqu'en avril) et en DVD et Blu-ray de quatre de ses films - "La Petite Voiture", "Le Lit conjugal", "Le Mari de la femme à barbe", "Dillinger est mort" -, retour sur ce grand cinéaste inclassable qui fit un pont entre la comédie italienne et la modernité la plus iconoclaste.

Le moteur du cinéma de Mocky, c'est la volonté d'en découdre : une rage tragique, sourde et brûlante. Une rage d'asocial. Plutôt optimiste et acide dans son début de carrière, elle se fait de plus en plus noire dans les années 70 sans qu'aucune des deux dimensions ne domine l'autre.

Alors que l'Ukraine est mise à feu et à sang par l'armée russe, ce texte n'est pas un exposé exhaustif du fertile et multiple cinéma ukrainien, mais la proposition d'un voyage à travers quelques chefs-d'oeuvre ayant émaillé son histoire. L'Ukraine a offert au cinéma soviétique parmi ses plus beaux films, et a marqué l'histoire du 7e art avant et après la chute de l'URSS.